George Sand - Notes generales

George Sand - Notes générales


Sur les Contrefaçons

  1. Les Contrefaçons belges : À l'époque romantique et suivant en cela une tradition héritée des Pays-Bas, les éditeurs belges publiaient sans vergogne des contrefaçons de livres et aussi de revues (par exemple la Revue des Deux Mondes). Comme tant d'autres, George Sand souffrit de ces éditions non autorisées et qui ne rapportaient rien aux auteurs.
    Voir a ce sujet La querelle de la contrefaçon in Le mouvement romantique en Belgique (www.testamentdespoetes.be).
    Voir encore:

    Voici un extrait d'un article de Xavier Marmier paru dans la Revue des Deux Mondes (3ème série, tome 3, 1er juillet 1834, p.105; l'article est intitulé Leipzig et la librairie allemande, pp.93-105 — assez curieusement les deux paragraphes repris ici sont imprimés dans la revue en petit caractère et comme hors contexte):

    « Un volume in-8° de M. V. Hugo arrive à Bruxelles par la poste. Le libraire le reçoit à huit heures du matin, le distribue aux ouvriers; dans la journée même, il est composé, corrigé et mis sous presse. Le lendemain on le distribue, et cinq jours après il arrive avec le courrier à Leipzig, avant qu'aucun exemplaire de l'édition originale pût y être parvenu.

    » Qu'on juge d'après cela du tort énorme que peut faire à la librairie française l'industrie des pirates belges. Si le gouvernement français s'inquiétait tant soit peu de celte branche si importante de notre commerce, lui qui a donné un roi et une existence politique à la Belgique, ne pourrait-il pas lui imposer le respect de la propriété la plus sacrée peut-être, celle de l'écrivain pauvre et laborieux? Pourquoi un traité de conmierce, qui s'étendrait à la Belgique et aux divers états de l'Allemagne, ne mettrait-il un terme à ce vol de grand chemin? »

    En octobre 1852, alors que les pourparlers entre la France et la Belgique pour la résoluion de la question épineuse de la contrefaçon sont en cours, la {Bibliogr.Belgique} publie deux articles intéressants pour la compréhension des tenants de la question du côté belge (voir {Bibliogr.Belgique} 1852 fasc.10 (octobre) pp.88-98).

  2. Les Contrefaçons hollandaises : À La Haye l'éditeur G. Vervloet publie des ouvrages d'auteurs français en traductions néérlandaise mais également en français. Pour ce qui est de George Sand, et déjà de J. Sand, ces éditions sont des contrefaçons. Étant donné que dans les années 1830 le droit belge et le droit hollandais sont encore pour ainsi dire jumeaux, on peut avancer que toutes les publications par Vervloet d'auteurs français sont des contrefaçons.
    Durant la période de 1831 à 1837, Balzac, Béranger, Dumas père, Hugo, Janin, P.L. Jacob, Mérimée, J. Sand et George Sand, etc. etc., ainsi que des traductions par Defauconpret, ont été ainsi contrefaites. Certaines de ces éditions sont de nos jours réputées rares, voire très rares.
    Pour ce qui est de J. Sand et George Sand, Rose et Blanche, Indiana, Valentine et la première Lélia furent ainsi contrefaites aussitôt que parues en France et en même temps que contrefaites en Belgique.
    Cette simultanéité des contrefaçons belges et hollandaise est attestée par quelques exemples, tous pris chez G. Vervloet:
    Mosaïque de Mérimée, imprimée par le bruxellois Wahlen;
    — Béranger, édité conjointement à Bruxelles et La Haye par Wahlen et Vervloet, respectivement;
    — les Mémoires de Bourienne, éditées à La Haye / Bruxelles; par G. Vervloet / L. Hauman et Cie; en 1832;
    Lélia imprimée par Ode et Wodon, imprimeurs bruxellois; cet exemple est d'autant plus flagrant que la page de titre, sauf l'indication d'édition, est identique à celle de l'édition belge de Meline, cette dernière sortant des presses d'Ode et Wodon.
    — ajoutons à cela, au moins en 1833, une contrefaçon de la Revue des Deux Mondes, conjointement à Bruxelles et La Haye, par Peeters et Vervloet.
    Revenons à George Sand: plusieurs de ses romans étaient traduits en hollandais mais « les romans de nature à choquer, et non traduits [en hollandais], Indiana, Valentine et Lélia sont par exemple immédiatement mis sur le marché [en français] par Vervloet à La Haye » (Suzan van Dijk; George Sand in Nederland / Ontwikkelingen in het receptieonderzoek (in De Negentiende eeuw, 2010-1, pp.69-92 (en néérlandais)); note 61.

    Ces éditions en contrefaçon de Vervloet ne sont pas répertoriées dans la Liste alphabétique des livres [...] qui sont édités ou imprimés aux Pays-Bas (Alphbetische naamlijst van Boeken, plaat- en kaartwerken, die [...] in Nederland uitgeven of herdrukt zijn : ouvrage publié à Amsterdam par les frères Van Cleef puis par C.L. Brinkman. Il en existe plusieurs volumes : le premier couvre les années 1790 à 1832 incluses (van 1790 tot en met 1832 – réalisé par J. De Jong, édité par les frères Van Cleef en 1835); le deuxième couvre les années 1833 à 1849 (gedurende de jaren 1833 tot en met 1849 – en 1858); le troisième couvre les années 1850 à 1862 (gedurende de jaren 1850 tot en met 1862 – publié en 1868). Nous n'avons pas recherché plus loin. On trouve ces trois volumes sur google books.
    Cette absence des contrefaçons en français dans le répertoire de Brinkman laisse à penser que Vervloet ne faisait que distribuer les contrefaçons belges, sous sa couverture et ses titres et faux-titres. Mais ce n'est qu'une conjecture.


    À propos d'Ode et Wodon: on trouve par exemple une édition du Jocelyn de Lamartine, par J.P. Meline en 1836, imprimée à Bruxelles par Ode et Wodon.
    En 1830, Ode et Wodon éditaient les Commmentaires sur Corneille de Voltaire.
    On trouvera sur balat.kikirpa.be un article consacré à ces imprimeurs. Ils se situaient dans le centre de Bxl, proches de la grand-place (rue des Pierres); ils déménagèrent en 1830 au boulevard de Waterloo, près la Porte de Namur.
  3. Sources diverses:


Sur quelques personnes

  1. Mme. A. Dupin : On peut être induit en erreur en cherchant des œuvres qui seraient signées ou attribuées à A[urore] Dupin. En réalité George Sand semble n'avoir jamais utilisé son nom de jeune fille pour signer une œuvre. Et si l'on trouve en effet des ouvrages ou des articles signés A. Dupin ou Mme. A. Dupin, ceux-ci ne sont pas d'Aurore Dupin mais d'Antoinette Dupin (née Rebut, non parente avec Aurore; voir à son sujet Corr.II L. 598 et note).

    On doit donc considérer a priori que la signature "A. Dupin", dans les années 1833-1844, représente Antoinette Dupin.


Sur la typographie

  1. Imposition :
    Nous citons l'article impositions du Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse — GDU.9 pp.597-598.
    « [...] — Typogr. Action d'imposer les pages dans les formes, de les disposer de façon que, la feuille étant pliée, les pages se suivent dans l'ordre des numéros. [...]
    » — Encycl. Typogr. Quand le paquetier a achevé son travail et qu'il l'a remis au metteur en pages; quand celui-ci a fait l'opération de la mise en pages, tout n'est pas encore terminé, et la feuille ne pourrait dans cet état être confiée à l'imprimeur. Il reste à placer les garnitures, à imposer et à serrer les formes. L'imposition consiste à placer les pages dans les châssis, de telle sorte que, la feuille de papier étant imprimée et pliée, les folios se suivent dans leur ordre naturel. Cette opération, qui n'offre que peu de difficultés pour les typographes habiles, surtout quand il s'agit de formats usuels, a cependant une très-grande importance, puisque, si elle n'est pas faite convenablement, la brocheuse ne pourra pas plier la feuille, ou bien, si elle y arrive, les pages seront brouillées, transposées, comme on dit, et il sera impossible au lecteur de s'y reconnaître. Qui ne s'est trouvé en présence de cet inconvénient? Il nous est maintes fois arrivé de voir la page 150, par exemple, placée avant la page 147; alors nous devions, quand l'ouvrage nous intéressait, nous donner beaucoup de peine pour retrouver, les pages ainsi mises en désordre. C'est qu'alors l'imposition était mauvaise. Il peut arriver toutefois que certaines pages d'une feuille imprimée soient transposées sans que, pour cela, celle-ci soit mal imposée. La faute peut en effet, provenir du faiseur d'épreuves ou de l'ouvrier imprimeur qui aura retourné la feuille à contre-sens en imprimant le côté de première. Le mal est alors facile à réparer, et ne gâte qu'un exemplaire, ce qui n'a pas lieu quand c'est à un défaut dans l'imposition qu'est due la transposition. On conçoit facilement que les pages qui constituent une feuille, laquelle doit être imprimée au recto et au verso, ne peuvent être disposées sur le marbre et dans les châssis dans l'ordre numérique habituel. La feuille imposée se divise en deux parties ou formes: le côté de première et le côté de seconde. Avant de décrire de quelle façon doit procéder l'ouvrier chargé de l'imposition, nous allons dire dans quel ordre doivent être placées les pages selon les formats. Nous ne parlerons, bien entendu, que des formats dont l'usage est le plus habituel: in-folio, côté de première: 1, 4; côté de seconde: 3, 2; — in-quarto, côté de première: 5, 4, 8, 1; coté de seconde: 7, 2, 6, 3; — in-octavo, côté de première: 8, 9, 1, 16, 12, 5, 13, 4; côté de seconde: 6, 11, 3, 14, 10, 7, 15; — in-douze en un cahier, côté de première: 4, 21, 5, 20, 9, 16, 24, 1, 17, 8, 13, 12; côté de seconde : 2, 23, 7, 18, 11, 14, 22, 3, 19, 6, 15, 10; in-seize en un cahier, côté de première: 8, 25, 32, 1, 9, 24, 17, 16, 12, 2l, 20, 13, 5, 28, 29, 4; côté de seconde: 9, 27, 30, 3, 11, 22, 19, 14, 10, 23, 18, 15, 7, 26, 31, 2; — in-dix-huit en deux cahiers, un de 24 pages et l'autre de 12, côté de première : 1, 24, 21, 4, 25, 36, 33, 28, 5, 20, 17, 8, 12, 13, 16, 9, 32, 29; côté de seconde: 2, 23, 22, 3, 26, 35, 34, 27, 6, 19, 18, 7, 11, 14, 15, 10, 31, 30.
        » Nous ne pousserons pas plus loin cette énumération, suffisante pour donner au lecteur une idée de l'ordre dans lequel les pages sont disposées dans les châssis suivant le format. Pourtant, nous croyons utile de faire suivre ces indications des modèles de quelques impositions que nous empruntons au Traité de typographie de M. H. Fournier1. Disposés en forme de tableaux, ces modèles feront comprendre, mieux que toutes les explications, de quelle façon l'ouvrier typographe procède dans les impositions:

        » Les tableaux ci-dessus sont bien loin de renfermer toutes les impositions usitées pour les six formats principaux que nous avons considérés; mais ils suffisent amplement pour faire comprendre en quoi consiste l'opération. Les personnes désireuses d'en apprendre davantage sur ce sujet peuvent consulter les ouvrages spéciaux, notamment celui de M. Henri Fournier et surtout le Guide pratique du compositeur d'imprimerie, de M. Théotiste Lefèvre1. [...] »
  2. Signatures des feuilles : Sur les figures qui précèdent, on peut voir les signatures pour les principaux formats. Les voici résumées:
    in-folio: une signature, en p.1 de la feuille.
    in-4°: une signature, en p.1 de la feuille (parfois répétée en p.3).
    in-8°: une signature, en p.1 de la feuille.
    in-12: signature simple ou double suivant l'imposition; si l'imposition est en deux cahiers (de 8 et 16 pages respectivement), l'un et l'autre cahiers prennent quelquefois une signature différente; pour le in-12 encarté (vide fig. supra), signature en p.1 de la feuille, répétée en p.9 (souvent suivie d'un point).
    in-16: comme in-8° si imposition par demi-feuille, ce qui est le cas ordinaire; autrement une seule signature, en p.1 de la feuille
    in-18: c'est le plus compliqué, l'imposition se faisant en deux ou trois cahiers encartés (12 et 24 pp., ou 3 fois 12 pp.). Le principe est que chaque cahier a sa signature propre, répétée à l'encart (suivie d'un point). Prenons le cas de deux cahiers, signés "a" et "b"; l'encart est à la p.9; on aura donc "a" en p.1, "a." en p.9, "b" en p.25, répété "b." en p.29.

    Pour plus de détail sur l'emplacement des signatures dans un volume, voyez Henri Fournier, Traité de la typographie, p.122 (Paris; Impr. de H. Fournier; M DCCC XXV)

    Notes:
  1. On peut consulter la troisième édition du Traité de typographie de Henri Fournier sur Google Books (Tours; Alfred Mame et fils, éditeurs; 1870; 1 vol de 492 pp.)
  2. On peut consulter le Guide pratique du compositeur d'imprimerie de Théotiste Lefèvre sur Google Books (Paris; Libr. de Firmin Didot fr.; M DCCC LV [1855]; 1 vol. de 440 pp.) ainsi que son complément, chez le même éditeur (deuxième partie; M DCCC LXXII [1872]; 1 vol. de 298 pp.).
  3. Illustration de l'article imposition du Nouveau Larousse illustré, t.V p.246:


Sur les recueils d'œuvres théâtrales

  1. Les recueils d'œuvres théâtrales: il était fréquent que les pièces de théâtre soient publiées après leur première ou après une reprise, si la censure n'avait pas interdit ou interrompu les représentations. Des collections existaient, regroupant un certain nombre de pièces et paraissant en livraisons puis en recueils: Magasin théâtral (illustré), Théâtre contemporain illustré, La France dramatique au dix-neuvième siècle, entre autres.
    (Traduction paraphrasée d'une page web de l'Université de Göttingen, dont voici le passage entier: « 2.84 In der Regel handelt es sich um Bühnenfassungen, die anläßlich von Premieren oder Wiederaufführungen veröffentlicht wurden, falls sie nicht der Zensur zum Opfer fielen - wie dies auf einigen Titelblättern vermerkt ist. Etliche Stücke liegen in unterschiedlichen Spielfassungen und Auflagen vor. Die Bühnentexte sind z. T. als numerierte Lieferungen verschiedener Schriftenreihen gekennzeichnet und oftmals in Sammelbänden zusammengefaßt. Zu nennen sind hier für das französische Theater: Magasin théâtral (illustré), Théâtre contemporain illustré, La France dramatique au dix-neuvième siècle u. a. » — fabian.sub.uni-goettingen.de, recherchez "magasin théâtral".)

    Plusieurs pièces de George Sand ont ainsi été éditées dans ce genre de collections. Le Magasin théâtral illustré, édité par la Librairie theâtrale a paru de 1845 à 1855, il comprendrait 26 pièces, le recueil ferait 500 pp. selon une source non vérifiée. Le Théâtre contemporain illustré était édité par Michel Lévy frères.

  2. La collection Théâtre français, publié par C. Schütz:
    Publiée à Bielefeld (DE) par Velhagen & Klasing, cette collection débuta en 1840 et se poursuivit, semble-t-il, jusque dans les années 1930 ou 1940. À l'époque de George Sand, Charles (?) Schütz publiait en séries annuelles de 12 livraisons (séries 1 à 10) puis 8 (séries 11 à 16) puis 6 (séries 17 à ...), chaque livraison contenant une pièce, parfois deux.
    Des notes de traduction en allemand de certains mots sont reportées en bas de page et imprimées en gothique. À partir de la seizième série, une présentation en allemand et des notes plus étoffées s'ajouteront, tandis que le prix des livraisons augmentera.
    On ne trouve pas trace dans la correspondance de George Sand de contrat avec Schütz ou avec Velhagen & Klasing, leurs noms n'apparaît même pas dans l'index des volumes de Corr., comme si George Sand n'était pas au courant de cette collection dont les publications d'auteurs vivants n'étaient vraisemblablement pas autorisées.

    Voici, d'après un volume de 1856 et un autre de 1871, le catalogue de la collection, de 1840 à 1858 (il semble que le catalogue de la collection s'arrête là). Nous imprimons en gras les contributions de George Sand):

    • Première Série [1840]:
      1. La Passion secrète, par Scribe.
      2. Le voyage à Dieppe, par Wafflard et Fulgence.
      3. Le Mariage d'Argent, par Scribe.
      4. Le Conteur, par Picard
      5. Michel Perrin, par Mélesville.
      6. Les deux Philibert, par Picard
      7. L'Avare, par Molière.
      8. Malvina, par Scribe.
      9. Les Indépendants, par Scribe.
      10. Avant, Pendant et Après, par Scribe.
      11. Toujours, par Scribe et Varner.
      12. La Reine de seize Ans, par Bayard.
    • Deuxième Série [1841]:
      1. Michel et Christine, par Scribe et Dupin. — Le Charlatanisme, par Scribe et Mazères.
      2. Le Verre d'Eau, par Scribe.
      3. Le Mariage de Raison, par Scribe et Varner.
      4. L'Abbé de l'Epée, par Bouilly
      5. Le jeune Mari, par Mazères.
      6. Catherine, par Mélesville.
      7. La jeune Femme colère, par Etienne. — Les premières Amours, par Scribe.
      8. Henri Hamelin, par Souvestre.
      9. Casimir, par Dupont.
      10. La Demoiselle à marier, par Scribe et Mélesville.
      11. La première Affaire, par Merville.
      12. Chacun de son Côté, par Mazères.
    • Troisième Série [1842]:
      1. Une Chaîne, par Scribe.
      2. Les deux Ménages, par Picard.
      3. Les Fourberies de Scapin, par Molière.
      4. La Calomnie, par Scribe.
      5. Dominique, par d'Épargny et Dupin.
      6. Une Faute, par Scribe.
      7. Les trois quartiers, par Picard.
      8. Oscar, par Scribe et Duveyrier.
      9. Chatterton, par de Vigny.
      10. Un premier Amour, par Bayard.
      11. Le Lorgnon, par Scribe.
      12. Le Gamin de Paris, par Bayard.
    • Quatrième Série [1843]:
      1. Bertrand et Raton, par Scribe.
      2. Théobald, par Scribe et Varner.
      3. Le Bourgmestre de Sardam, par Mélesville, Merle et Boirie.
      4. Pourquoi?, par Lockroy et Anicet. — La Suite d'un Bal masqué, par Mme de Bawr.
      5. Le Fils de Cromwell, par Scribe.
      6. La Camaraderie, par Scribe.
      7. La seconde Année, par Scribe et Mélesvile.
      8. Le Mariage au Tambour, par Leuven et Brunswick.
      9. Le Gardien, par Scribe.
      10. Halifax, par Dumas.
      11. Chut!, par Scribe.
      12. Les Demoiselles de Saint-Cyr, par Dumas.
    • Cinquième Série [1844]:
      1. Une Chaumière et son Cœur, par Scribe.
      2. Yelva, par Scribe etc.
      3. Le bon Garçon, par Picard.
      4. Un Moment d'Imprudence, par Wafflard et Fulgence.
      5. et 6 Les Mystères de Paris, par Sue. — Les Moralistes, par Scribe et Varner.
      1. La Somnambule, par Scribe et Delavigne.
      2. La Berline de l'1Eacute;migré, par Mélesvile et Estienne.
      3. Le Chevalier du Guet, par Lockroy.
      4. Mathilde, par Bayard.
      5. Les vieux Péchés, par Mélesville et Dumanoir.
      6. Le Diplomate, par Scribe et Delavigne.
    • Sixième Série [1845]:
      1. Mademoiselle de Belle-Isle, par Dumas.
      2. Le Mari à la Campagne, par Bayard et de Vailly.
      3. Est-ce un Rêve?, par de Rougemont.
      4. Le Médecin malgré lui, par Molière.
      5. L'Héritière, par Scribe. — Le Secrétaire et le Cuisinier, par Scribe et Mélesville.
      6. Le Célibataire et l'Homme marié, par Wafflard et Fulgence.
      7. La Cigüe, par Augier.
      8. Les Surprises, par Scribe.
      9. Elle est folle, par Mélesville.
      10. Estelle, par Scribe.
      11. Zoé, par Scribe et Mélesville. — Le Cadet de Famille, [par Vanderbruch et Brunswick].
      12. Valérie, par Scribe et Mélesville.
    • Septième Série [1846]:
      1. L'Ambitieux, par Scribe.
      2. Marie Mignot, par Bayard.
      3. Le Malade Imaginaire, par Molière.
      4. Clermont, par Scribe.
      5. Lucrèce, par Ponsard.
      6. Le Budget d'un Jeune Ménage, par Scribe et Bayard.
      7. Diogène, par Pyat.
      8. Une Journée à Versailles, par Duval.
      9. Le Barbier de Séville, par Beaumarchais.
      10. Le Mousse, par Souvestre.
      11. Geneviève, par Scribe.
      12. Kean, par Dumas.
    • Huitième Série [1847]:
      1. La Loi salique, par Scribe.
      2. L'École des Femmes, par Molière.
      3. Un Mari qui se dérange, par Cormon et Grangé.
      4. Un Nuage au Ciel, par Bayard. — La Gloire et le Pot au Feu, [par Bayard].
      5. La Protégée sans le savoir, par Scribe.
      6. Agnès de Méranie, par Ponsard.
      7. Le Gant et l'Évantail, par Bayard et Sauvage.
      8. Loïsa, par Mme Ancelot.
      9. Honorine, par Radet.
      10. Phèdre, par Racine.
      11. D'Aranda, par Scribe.
      12. Ce que Femme veut..., par Duvert et Lauzanne.
    • Neuvième Série [1848]:
      1. Le Chevalier de Maison-Rouge, par Dumas et Maquet.
      2. Une Femme qui se jette par le Fenêtre, par Scribe et Lemoine.
      3. Louis XI, par Delavigne.
      4. Didier l'honnête Homme, par Scribe et Masson.
      5. Le Puff, par Scribe.
      6. La Lune de Miel, par Scribe.
      7. Le Pouvoir d'une Femme, par Rosier.
      8. Les Projets de Mariage, par Duval.
      9. Le Chiffonnier de Paris, par Pyat.
      10. La Famille Riquebourg, par Scribe.
      11. Noémie, par Dennery.
      12. Les Aristocraties, par Arago.
    • Dixième Série [1849]:
      1. Louise, par Scribe.
      2. Le Cid, par Corneille.
      3. O Amitié!, par Scribe et Varner.
      4. M. Musard, par Picard.
      5. L'Amitié des Femmes, par Mazères.
      6. La Propriété c'est le Vol, [par ?].
      7. Le Bourgeois Gentilhomme, par Molière.
      8. Louison, par de Musset.
      9. Adrienne Lecouvreur, par Scribe.
      10. Moirond et Compagnie, par Bayard.
      11. Le Curé de Pomponne, par Bayard.
      12. Les Grenouilles qui demandent un Roi, [par ?]. — La Foire aux Idées No.1, [par Leuven et Brunswick ?].
    • Onzième Série [1850]:
      1. Le Comte Hermann, par Dumas.
      2. François le Champi, par Sand.
      3. Le Misanthrope, par Molière.
      4. La Foire aux Idées No.2 et 3, par Leuven et Brunswick.
      5. Père et Portier, par Bayard.
      6. Toussaint Louverture, par Lamartine.
      7. Irène, par Scribe.
      8. Trois Rois trois Dames, par Gozlan.
    • Douzième Série [1851]:
      1. Les Contes de la Reine de Navarre, par Scribe et Legouvé.
      2. Claudie, par Sand.
      3. Gabrielle, par Augier.
      4. Bataille de Dames, par Scribe.
      5. Zaïre, par Voltaire.
      6. Molière, par Sand.
      7. Mercadet, par de Balzac.
      8. Marie Stuart, par Lebrun.
    • Treizième Série [1852-1853]:
      1. Mademoiselle de la Seiglière, par Sandeau.
      2. Horace, par Corneille.
      3. Diane, par Augier.
      4. Les Robes blanches, par Gozlan.
      5. Le Démon du Foyer, par Sand [1853].
      6. Si Dieu le veut..., par Bayard.
      7. Le Mariage de Victorine, par Sand [1853].
      8. Le Menteur, par Corneille.
    • Quatorzième Série [1853-1854]:
      1. L'Honneur et l'Argent, par Ponsard.
      2. Lady Tartuffe, par Mme de Girardin [1853].
      3. Philiberte, par Augier.
      4. Laure et Delphine, par Bayard.
      5. Iphigénie, par Racine.
      6. Le Pressoir, par Sand [1854].
      7. Dyane de Lys, par Dumas fils [1854].
      8. Britannicus, par Racine.
    • Quinzième Série [1855]:
      1. La Pierre de Touche, par Augier et Sandeau.
      2. Le Gendre de M. Poirier, par Augier et Sandeau.
      3. Esther, par Racine.
      4. Mon Etoile, par Scribe. — La Joie fait peur, par Mme de Girardin.
      5. Les Femmes savantes, par Molière.
      6. La Tsarine, par Scribe.
      7. Andromaque, par Racine.
      8. Ceinture dorée, par Augier.
    • Seizième Série [1856]:
      1. Les Plaideurs, par Racine.
      2. Maître Favilla, par George Sand.
      3. Cinna, par Corneille.
      4. La Bourse, par Ponsard.
      5. Un Jeu de Fortune, par Picard.
      6. Les Enfants d'Edouard, par Delavigne.
      7. Le Joueur, par Regnard.
      8. Les Doigts de Fée, par Scribe.
    • Dix-Septième Série [1857]:
      1. Polyeucte, martyr, par Corneille.
      2. Jeanne Darc, par Daniel Stern.
      3. Mithridate, par Racine.
      4. Le Testament de César Girod, par Belot et Villetard.
      5. Les Précieuses ridicules, par Molière.
      6. Trois Proverbes dramatiques, par Leclercq et de Musset.
    • Dix-Huitième Série [1858]:
      1. L'Ecole des Vieillards, par Delavigne.
      2. Le Tartuffe, par Molière.
      3. La Belle-Mère et le Gendre, par Samson.
      4. Luxe et indigence, par d'Epagny.
      5. Athalie, par Racine.
      6. Hernani, par Hugo.


    Du brochage à la reliure ou comment l'information peut se perdre.

    Cette note a pour but, d'une part de résumer les opérations qui font passer un ouvrage des formes d'imprimerie au livre proprement dit; et d'autre part d'attirer l'attention sur ce qui, lors du débrochage, peut altérer l'identité si la reliure n'est pas conservatrice.

    Assemblage et pliage des feuilles formant un ouvrage:

    L'assemblage est l'opération qui consiste à rassembler dans l'ordre croissant les feuilles qui composeront le volume ou les volumes de l'ouvrage imprimé (Sébastien Lenormand, et M. R..., relieur amateur; Nouveau manuel complet du relieur dans toutes ses parties [...]; Paris, Libr. encyclop. de Roret, 1840; pp.. 14-19).

    L'ordre des feuilles est donné par la signature que porte chaque feuille en un ou plusieurs endroits bien précis, suivant le format. La signature, précédée de la réclame s'il y a plusieurs volumes se trouve sur la ligne de pied située au bas de la première page de la feuille, répétée aux pages déterminées, suivant le format. Exemple de réclame : « TOME II ». (Voir, pour les réclames et signatures : M. Audouin de Géronval; Manuel de l'imprimeur ou traité simplifié de la typographie; Paris, Impr. de Crapelet, 1826; pp.77-79). À toutes les étapes, depuis le tirage jusqu'au brochage ou à la reliure, le bon ordonnancement des signatures est crucial. De plus, au moins à l'assemblage, il est vérifié que chaque feuille appartient bien à l'ouvrage en cours; pour cela on verifie que le titre courant – placé en tête de page – est bien celui de l'ouvrage en cours.

    Le pliage est l'opération par laquelles les feuilles assemblées formant un volume sont pliées en cahiers. Pour les in-folio, in-4° et in-8° les feuilles sont pliées sans découpage; pour les autres formats, à partir d'in-12, les feuilles sont coupées ; et les demi-feuilles, tiers de feuille, etc., qui portent la même signature, sont pliés puis encartés – placés l'une dans l'autre suivant les règles propres aux différents formats. (Voir Lenormand et R..., op. cit., pp.23-35).

    Toutes les feuilles d'un ouvrage portent la signature qui les caractérise, sauf celles qui contiennent les faux-titre et titre; celles-ci n'ont jamais de signature; et donc une feuille portant la signature 1 ou A n'est jamais celle des titres.

    Le brochage est le cas général:

    Il n'est « pas absolument indispensable qu'un livre soit broché avant de le relier, puisqu'un ouvrier peut recevoir le volume en feuilles en sortant des mains de l'assembleur, cependant, [...] il arrive le plus souvent que les libraires vendent leurs ouvrages brochés, et que ce n'est que dans certains cas rares qu'ils font relier pour satisfaire l'acheteur qui les demande ainsi » (Lenormand et R..., op. cit., p.36).

    Après avoir vérifié que le volume à brocher est complet et ses feuilles ordonnées, la brocheuse — c'était souvent une femme — place une une garde devant le premier cahier et derrière le dernier cahier. La garde est une feuille du même papier que l'ouvrage ou d'un papier plus ordinaire et généralement plus lisse. La feuille est double, le plus souvent; elle sera cousue avec le cahier qu'elle accompagne. Le but des gardes est la préservation du cahier de titres et du dernier cahier du volume; en effet, lors de la pose de la couverture, les revers des plats de cette dernière sont contre-collés à la face extérieure de la garde (sur toute la surface, ce qui est le mieux, ou sur une partie seulement). Ce collage est fait à la colle de farine, qui à l'avantage – si le livre est ultérieurement démonté pour être relié – de permettre le décollage de la garde par trempage. Mais il arrive que la colle d'os soit utilisée; c'est aussi un encollage réversible, mais le décollage est plus difficile.

    Après la couture des cahiers et l'encollage du dos, on étale la couverture – qui est presque toujours un papier de couleur –, face intérieure en l'air, on l'encolle sur toute la surface, on encolle une seconde fois le dos du volume, puis on place le volume, dos en bas, au centre de la couverture encollée, en appuyant fortement, puis on tire les plats de couverture sur les gardes en chassant les bulles d'air et excès de colle (voir Lenormand et R..., op. cit., pp.38-39).

    En fin, on colle l'étiquette – s'il y en a une – sur le dos du volume, souvent dans le bas. L'étiquette a pour effet de marquer un changement de prix, de milésime, voire d'éditeur.

    Si la couverture est imprimée des deux côtés, l'encollage de la couverture sur les gardes est nécessairement réduit en surface.

    Parfois il y a un plusieurs folios d'errata ou des cartons (i.e. des folios de substitution. Unique, le folio est collé; multiples, ils sont cousus au début – après les titres – ou à la fin du volume (Lenormand et R..., op. cit., p.40)

    Il arrive que l'éditeur ajoute une ou plusieurs feuilles qui font un catalogue de librairie. Ces feuilles additionnelles, souvent sur papier mince et lisse, forment un ou plusieurs cahiers dont les signatures sont distinctes de celles de l'ouvrage même. Ces cahiers sont insérés à la fin du volume, avant la garde.

    De même le quatrième plat de couverture, et les deuxièmes et troisièmes parfois, sont aussi imprimés dans le même but.

    La cahier du faux-titre et du titre, sans signature, fait normalement quatre pages, non paginées. La première page est le faux-titre. La seconde est blanche, ou porte la marque de l'imprimeur, ou d'autres indications, par exemple sur le tirage, sur les autres ouvrages publiés par le même éditeur, ... La troisième page est le titre. La quatrième page est souvent blanche (voir M. Audouin de Géronval, op. cit., pp.80-81).

    Il arrive parfois que la feuille de titre compte plus de quatre pages, par exemple à cause d'une dédicace; il peut en résulter qu'il y ait alors un folio blanc qui peut servir de garde s'il forme les deux premières pages. Il n'est pas impossible que la feuille comporte deux folios blancs, au début et à la fin du cahier. Normalement ce folio double est coupé au brochage, mais il semblerait qu'il soit conservé occasionnellement.

    Nous ne parlerons pas ici du frontispice et des illustrations hors-texte, qui font l'objet d'un traitement particulier qui ne nous intéresse pas ici.

    Le collationnement lors de la reliure:

    Le relieur démonte le volume broché. Il commence par le décollage de la couverture qu'il s'efforce d'avoir d'une seule pièce. Ce décollage ne pose pas de problème si le volume est en excellent état et avait été collé à la colle de farine. Si la colle employée était la colle d'os – qui s'applique à chaud –, le décollage est plus laborieux et souvent le couverture est sacrifiée. Il en va de même si le volume est vieux ou fort usagé: le dos de la couverture tend à se fragmenter entre les cahiers, s'éparpillant en petits fragments allongés fort difficiles à réutiliser. Ceci explique pourquoi, très souvent, la couverture ne se retrouve plus dans le volume relié.

    Le relieur vérifié que le volume est complet et bien ordonné; il conserve ou écarte les cahiers publicitaires et il conserve les errata. Quant aux cartons, il les monte dans le volume, à la place qui leur est assignée et, pour cela, supprime les folios remplacés (Lenormand et R..., op. cit., pp.40-41).

    Nous n'insisterons pas sur les opérations successives de la reliure, nombreuses et sans objet ici.

    Ce qui se perd lors de la reliure:

    On l'aura compris, la reliure peut faire perdre la couverture, les cahiers publicitaires, l'étiquette, les folios corrigés par des cartons. La perte de la couverture et de l'étiquette est fort regrettable car on perd avec cela des informations importantes concernant le tirage. Souvent en effet des tirage successifs ne se distinguent que par la couverture. L'étiquette peut cacher une remise en vente d'invendus, ou une cession d'un lot de livre à un libraire, ou tout simplement un tirage non enregistré dans la {BF} ou la {Bibliogr.Belgique}.

    Pour la bibliophilie, comme pour l'histoire de l'édition, l'opération de reliure doit être aussi conservatrice que possible.


    [Quelques] Lettres apparues depuis Lett.Retr.

    Nous ne mentionnons ici que les lettres inconnues ou difficiles. Les numéros que nous leur avons attribués sont des pierres d'attente; certains devront probablement être changés quand une suite sera donnée aux Lett.Retr. (p.ex. S 1.1 à S 1.4 qui contreviennent aux principes de numérotation adoptés par Georges Lubin et Thierry Bodin).


    George Sand et la Bibliothèque Charpentier

    Le libraire et éditeur Gervais Charpentier écrit en 1837 que désormais « la loi du bon marché est devenue la condition de toute publication » Voyez l'article "Gervais Charpentier" de fr.wikipedia, dont nous citons un extrait : “ Les éditeurs belges avaient compris que la baisse du prix du livre résidait dans la baisse du prix du papier. Gervais Charpentier confia en 1837 à Eugène Roulhac, un imprimeur de la capitale, le soin d'obtenir un nouveau format permettant d'enfermer la matière de deux ou trois volumes in-8°, en utilisant un papier irréprochable. Ainsi, apparut un nouveau format, le « format in-18 grand-jésus vélin », de dimensions 11,5 x 18,3 cm [...] où l'espace typographique était rentabilisé au maximum de ses possibilités. ”

    Sur cette base l'éditeur fonda en août 1838 une collection qui allait bientôt s'appeler Bibliothèque Charpentier et qui obtint un succès rapide.

    À la fin du volume de Klopstock intitulé La Messiade, de 1840 dans la Bibliothèque Charpentier, on trouve un prospectus suivi d'un catalogue de la Bibliothèque. À la page 2 du prospectus, daté de mai 1840, on peut lire ceci: « La plupart de nos éditions sont revues, corrigées par leurs auteurs et augmentées de notices, jugemens, appendices et travaux littéraires de nos premiers écrivains. Il nous suffit de citer parmi ces derniers: MM. Villemain, George Sand, [...] ». A cette date, le nom de George Sand n'aparaît dans le catalogue qu'associé au volume de Senancour: Obermann, dont elle est la préfacière. La phrase de Charpentier peut prêter à confusion, quant à George Sand, mais elle est exacte puisqu'il y a Obermann. Cette même notice éditoriale annonce implicitement l'entrée de volumes de George Sand dans la Bibliothèque: « D'autres noms non moins recommandables suivront prochainement », dit encore Gervais Charpentier.

    Comme en écho à ce que Charpentier laissait ainsi sous-entendre, Dessalles-Régis publie dans la Revue de Paris de juillet 1840 un long article consacré à la Bibliothèque Charpentier qu'il appelle aussi Bibliothèque choisie. Il dit, à la fin de l'article : « Les oeuvres de George Sand viendrons ensuite, nous le pensons, enrichir la bibliothèque choisie. Ce nom manque essentiellement à la galerie des plus beaux noms littéraires modernes, et, sans lui, elle serait loin d'être complète » (IIIe série, t.XIX, p.289 — l'article, intitulé, Une bibliothèque choisie, occupe les pp.[273] à 289). Bel hommage à G.S. et bel encouragement à Charpentier!

    George Sand n'a pas signé de contrat avec Charpentier et cependant, en 1843, le catalogue de la Bibliothèque Charpentier contient plusieurs volumes d'elle. Comment cela se peut-il?

    Voici les indices:

    Le Moniteur de la Librairie, n° 23 du 10 août 1843 contient un catalogue de la Bibliothèque Charpentier (dans une rubrique intitulée Bibliographie usuelle / Collections gr. in-18, format anglais, dans le Feuilleton littéraire et bibliographique, pp.11-12, du dit Moniteur).

    Ce catalogue contient une liste de volumes de George Sand (p.12), reproduite ci-contre :

    Cette liste correspond exactement à celle des volumes de l'édition Perrotin des oeuvres de G.S., parus à ce moment. Seul manque Horace qui ne sera annoncé par la {BF}, pour Perrotin, qu'en mars 1844.

    Ces volumes de la Bibliothèque Charpentier n'ont pas été annoncé par la Bibliographie de la France.

    La conclusion qui paraît s'imposer est que ces volumes sont ceux de l'édition Perrotin, ou une partie d'entre eux, suivant un accord entre Charpentier et Perrotin, en vertu implicite des articles mentionnés plus haut du traité Sand - Perrotin. Ces volumes sont affublés de couvertures nouvelles, celles de la Bibliothèque Charpentier, lesquelles couvertures n'ont pas été annoncées par la Bibliographie de la France, à l'instar de bien d'autres accords entre libraires et éditeurs.

    En dehors des informations mentionnées dans la présente note, nous n'avons trouvé aucune trace des volumes. Ce qui laisse à penser deux choses:

    1. seule la couverture distinguait les volumes Charpentier de ceux de Perrotin. Il en sera de même avec les volumes Garnier, dont il est question ci-après.
    2. on sait que les volumes brochés de cette époque sont fragiles. Beaucoup sans doute n'existent plus et la grande majorité de ceux qui ont été relié n'ont pas conservé la couverture originale. Donc il est probable que des volumes reliés proviennent de la Bibliothèque Charpentier sans que cela puisse se remarquer.

    Par traité du 9 novembre 1844 (L. 3009 in Corr.VI pp.687-688), Charles-Aristide Perrotin céde à Garnier frères ses droits sur l'édition in-18 des œuvres de George Sand (voir la page des éditions groupées) et leur vendait le restant des volumes fabriqués. Ce qui signifie que l'accord avec Charpentier était caduc. On voit en effet dans le catalogue de la Bibliothèque Charpentier de 1845 qu'il n'y a plus aucun titre de George Sand (par exemple sur la quatrième de couverture du troisième tome des Éléments de la philosophie de l'esprit humain de Dugald-Stewart, trad. L. Peisse, 1845; exemplaire de la Bibliothèque de la Ville de Lyon, sur google books).


    Historique des changements

     
     27 mars 2017: ajout de la section "Du brochage à la reliure" 
     4 octobre 2016: ajout de la section "George Sand et la Bibliothèque Charpentier" 
     10/3/2015 ajout de la section "Sur la typographie" 
     10/01/2015 ajout d'un extrait d'article de Xavier Marmier, sur les contrefaçons belges. 
     30/11/2014 ajout de la section "Lettres apparues [...]" 
     14/10/2014 original 
     

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