Notes : - "Le Manteau d'un sous-lieutenant" :
“ Roman mauvais et bizarre ” (P.Reboul) qui narre dans un style enlevé, les tribulations d'un sous-officier convié à raconter sa vie; écrit par “ deux jeunes auteurs forcés à faire de l'esprit pour vivre. ” L'identification des auteurs est compliquée par l'utilisation de nombreux pseudonymes. Selon P. Reboul, le roman serait le résultat d'une collaboration entre Stéphane Ajasson de Grandsagne, Hippolyte Chatiron et Aurore Dudevant. Il paraît certain qu'Ajasson de Grandsagne y aurait collaboré de quelque façon.
- "Le Paria de collège" :
Ce texte a été publié par Jules Sandeau dans Journal des Enfants de décembre 1835; il est signé "J. Sand", « mais on peut se demander si cet écrit n'avait pas été donné au [Journal des enfants] en un temps où les deux amants n'avaient pas encore séparé leurs vies et leurs signatures » (Corr.II p.642 n.3). Le dit journal avait été fondé en 1832.
- "L'Île des Fleurs" :
{LovBiblSand} (p.10, n° 6) décrit la première parution de cette nouvelle dans Le Salmigondis et ajoute cette précision importante: « L'authenticité de cette nouvelle, signée J. Sands (sic) est douteuse, George Sand la désavoue. » Corr. t.II p.6 reprend les mêmes informations. (Voir aussi {Vicaire} VII,198, d'après Bibliophile belge, 1868.)
En 2013, nous avions cru pouvoir attribuer ce texte à G.S. et l'avions assimilé à "Aimée". La tentation était grande et paraissait fondée sur des arguments valables mais qui ne pouvaient être prouvés. Si la nouvelle était originale en langue française, les arguments d'attribution auraient pu demeurer défendables, mais nous avons depuis découvert que L'Île des Fleurs était en réalité la traduction d'un récit en langue anglaise paru anonymement dans un keepsake américain en 1828 et en 1832 dans une publication anglaise. Cinq arguments majeurs nous ont amené à abandonner l'attribution à G.S: - la richesse du vocabulaire et la maîtrise de la grammaire ne sont pas compatibles avec la connaissance de l'anglais qu'avait G.S.
- Il serait difficile de croire comment et pourquoi, en 1828, Aurore Dudevant eût composé en anglais une nouvelle canadienne et eût trouvé à la publier à Boston (Massachusett). Si en effet Aurore était parvenue à faire cela, est-il possible qu'elle n'en ait laissé aucune trace dans sa correspondance ni dans Histoire de ma vie?
- Le personnage principal qui, dans la traduction française, se nomme Aimée et dont le patronyme – de L*** – n'apparaît qu'une seule fois, est nommé dans le texte anglais Aimée La Voison (quatre fois dans le cours du récit), les autres personnages conservant leur nom en anglais et en français.
- En 1832, dans la publication londonienne, le titre de l'œuvre est The Isle Of Flowers / A Canadian Legend (en 1828 c'était seulement A Canadian Legend).
- En 1839, dans une publication canadienne, les initiales de l'auteur sont données sous le titre: E. L. C.. Suivant l'usage anglo-saxon, les deux premières lettres sont les initiales des prénoms. Nous n'avons pas pu identifier cet auteur. Comme nous pensons que l'auteur est une femme, E. pourrait désigner Edith, Elinor, Elizabeth, Elspeth, Emily, Evangeline, Eve, etc.
Nous pensons que l'auteur était une femme parce que (1) les personnages les plus présents – Aimée et Maraka – sont des femmes; (2) l'atmosphère poétique, et mystique par moments, est plutôt féminine. Quant au titre anglais, The Isle Of Flowers, il est très possible qu'il ait été ajouté par Mary Russell Mitford, laquelle était l'éditrice de la publication anglaise de 1832 qui est la seule a avoir ce titre. En résumé, ce texte composé vers 1828 aurait pour auteur une américaine d'un état du nord-est (Vermont, New York, Massachusett, ...), ou une anglaise, ou une canadienne anglophone. L'auteur a très vraisemblablement séjourné à Montréal, car une bonne connaissance du paysage du Saint-Laurent était nécessaire pour les descriptions: c'était là le maillon le plus faible de notre argumentation en faveur de l'attribution à George Sand. Reste à comprendre pourquoi la nouvelle a été publiée dans Le Salmigondis sous la signature Sands? En 1832, la renommée de George Sand était assurée; un travail alimentaire de traduction, au milieu de son propre plan de création, qui était chargé, ne devait avoir aucun attrait. Faut-il alors penser à Jules Sandeau? Il avait fait au collège de Bourges « de bonnes études » nous dit Mabel Silver (Jules Sandeau [...]; Boivin; [1936], p.15) et il avait un « penchant [...] pour les lettres » et obtenait de bons résutats en latin et en grec (loc.cit. et n.20). Mais possédait-il l'anglais suffisamment bien pour réussir une belle traduction d'un texte aux descriptions imagées dignes de Walter Scott ou de James Fenimore Cooper?
- "Cynodie" :
Ce roman a pour auteur Antoinette Dupin. Il n'y a jamais eu vraiment de doute sur l'identité de son auteur. L'erreur occasionnelle d'attribution provient de la Bibliographie de la France de 1833, qui annonce le livre sous le nom d'Aurore Dupin. Il est aujourd'hui encore ainsi répertorié à la Bibliothèque Nationale de France.
- "Gamiani ou Deux nuits d'excès" :
On a supposé depuis toujours que George Sand avait contribué à l'écriture de ce bizarre ouvrage, mais rien ne vient confirmer cette attribution qui n'est peut-être que malveillance. On trouvera ici une page, À propos de Gamiani, qui résume ce que l'on sait de ce roman et de ses éditions.
- "Sonnet sur Chatterton" :
Ce sonnet de 1835 est mentionné par le vicomte Spoelberch de Lovenjoul dans {LovBiblSand}, il est de 1835 et serait d'Alfred de Musset. Le 14 février, G.S. et Musset étaient allés voir Chatterton, la pièce de Vigny. Il y eut ensuite projet d'article pour la RDM (voir [article sur Chatterton] et L. S 1035 du 27 février, in Corr.XXVI p.13).
Deux sonnets ont été alors écrits et envoyés à Alfred de Vigny. En 1865 ils furent envoyés à Louis Ratisbonne pour publication dans la Revue moderne, comme étant l'un de G.S., l'autre de Musset. Ratisbonne, hésitant, demanda l'avis de Paul de Musset; celui-ci fit une réponse circonstanciée, supposant que Vigny lui-même pouvait être l'auteur, ou plutôt Alfred de Musset, et refusait d'y voir la main de G.S., « une personne qui n'a jamais fait de vers ». Ratisbonne publia les deux sonnets. Georges Jubin, dans le numéro du 3 avril 1897, publia » des documents, dont une lettre d'Alfred de Musset à Buloz, qui ne laissent plus aucun doute sur l'authenticité de ces deux sonnets, dont Alfred de Musset est l'auteur ». Sur cette question d'attribution, voir 1°) Louis Ratisbonne, [Lettre au directeur], in Revue moderne, t.33, 1e livr. (1er juin 1865), pp.[405-407 n.p.]. 2°) Maurice Clouard, Documents inédits sur Alfred de Musset (1900, pp.208-209, ouvrage cité ici d'après fr.wikisource). 3°) Georges Jubin, Deux sonnets de Musset sur Vigny, in Revue Bleue (4e série, tome VII, n° 14 (3 avril 1897), pp.432-434) – voir en particulier la lettre de Musset à Buloz, non datée (??) mais probablement de peu postérieure à la rupture entre G.S. et lui (6 mars 1835) et peut-être encore dans le cours de la bataille de Chatterton: « Ayez la bonté de prier Mme Dudevant [..] de vouloir bien brûler les deux pages de vers que j'ai laissées chez elle, il y a quelque temps. [...] Je n'ai point relu ces ébauches, écrites dans quelque nuit d'exaltation maladive [...]. Ce n'est pas [...] que je ne sois très diposé à rendre à Vigny [...] la pleine justice qui lui est due, sur un des plus beaux beaux drames de cette époque [...] » (loc. cit, p.233 cl. 2 et p.234 cl.1). M. Clouard dit que G.S. avait porté les sonnets à Buloz, que celui-ci en avisa Musset, lequel repondit par la lettre mentionnée ci-dessus. La Revue bleue ne donne pas de précision sur ce que Buloz fit alors des manuscrits : ils furent assurément conservés puisque M. Clouard les a utilisés, sans préciser par ailleurs ce que la copie autographe envoyée à Vigny était devenue.
- "Le Dernier Sauvage" :
l'auteur est en fait le romancier et dramaturge Félicien Mallefille (1813-1868) — futur précepteur de Maurice Sand. George Sand désavouera plus tard ce roman.
- "Les quatre Sœurs" :
On trouve dans le Quérard une liste d'œuvres de George Sand n'ayant pas été éditées en volume (Quérard VI,309). Parmi celles-ci, se trouve Les quatre Sœurs, nouvelle ou roman – cela n'est pas précisé, pas plus que l'époque de publication – qui parut dans dans Journal des Femmes. Il semble pourtant que ce soit une erreur d'attribution; l'auteur serait Antoinette Dupin. Cette œuvre, à supposer qu'elle soit de George Sand, se situerait en 1837 ou 1838. N'ayant pas pu consulter la revue dans laquelle elle parut, nous ne pouvons rien en dire d'autre.
On notera qu'on ne trouve pas trace des Quatre Sœurs dans la correspondance de George Sand, ni dans Histoire de ma vie. (En 1841, Frédéric Soulié a publié un roman intitulé Les quatre Sœurs.)
- ["Articulets"] :
Rien ne paraît confirmer l'attribution de ces articulets à George Sand. Ils ont parus dans le périodique La Montagne du 7 mai 1848 et sont signés "S" (mentionné par le vicomte Spoelberch de Lovenjoul dans {LovBiblSand}).
- "Lettre à Mme" :
Cette lettre est apocryphe (voir Corr.XXII p.22 et n.1; {LovBiblSand} #352). Elle fut publiée dans L'Écho du Nord en décembre 1870; dans L'Indépendance belge, le 5 janvier 1871; dans Le Nord, le 6; dans La France (édition de Bordeaux), le 11; et dans d'autres non identifiés. George Sand fit paraître une dénégation dans La France de Bordeaux le 19 janvier 1871 (voir L.15306 in Corr.XXII p.264; {LovBiblSand} #354) et La Liberté du 20 (voir L.15307 in Corr.XXII p.265; {LovBiblSand} #354bis).
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