Liberté sous condition : le vrai visage des Zones à Faibles Émissions

En 2025, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) imposeront une véritable ségrégation automobile, excluant plus de 40 % des véhicules français des grandes villes et restreignant la liberté de circuler au profit d’une écologie punitive. Cette mesure, présentée comme une avancée écologique, dissimule mal ses conséquences liberticides et sociales. Une fois encore, on observe une politique mise en place à rebours des attentes de la population, pour qui ces zones riment davantage avec exclusion qu’avec transition.

Une consultation citoyenne massivement ignorée

Du 17 avril au 14 mai 2023, le Sénat a organisé une consultation pour sonder l’acceptabilité des ZFE. En seulement un mois, 51 346 citoyens ont participé. Les résultats sont édifiants : 86 % des particuliers et 79 % des professionnels se sont opposés à cette mesure. Malgré ce rejet clair et massif, la mise en place des ZFE continue à avancer sans le moindre égard pour l’avis du peuple.

Il faut bien le dire : gouverner contre les peuples est devenu une habitude. Cette décision illustre parfaitement un mépris total envers ceux qui devront en subir les conséquences économiques et pratiques.

Une écologie de surface, une injustice de fond

Le principe des ZFE repose sur une logique simpliste : interdire les véhicules jugés trop polluants dans certaines zones pour améliorer la qualité de l’air. Mais cette mesure ignore des réalités élémentaires. Interdire un véhicule dans une ville ne le rend pas moins polluant. Il continuera d’émettre ailleurs. C’est le principe bien connu du “pollueur déplacé”.

Plus encore, tout le monde n’a pas les moyens d’acheter un véhicule neuf ou récent pour se conformer aux normes imposées par les ZFE. Les plus précaires, souvent déjà fragilisés par des difficultés financières, seront les premiers touchés. À l’inverse, ceux qui disposent de moyens considérables pourront aisément contourner ces restrictions. C’est une ségrégation sociale déguisée sous couvert d’écologie.

Le prélude au pass carbone ?

Les ZFE s’apparentent à des “pass sanitaires” pour la circulation : un accès soumis à des conditions arbitraires. Elles préfigurent un futur où la liberté de circuler sera conditionnée à des critères encore plus larges, comme un éventuel pass carbone.

Ce scénario dystopique suit la politique des petits pas : habituer les citoyens à des restrictions progressives jusqu’à ce qu’elles deviennent la norme. Peu à peu, on assiste à l’émergence d’un modèle de contrôle social digne des pires cauchemars. Les ZFE ne sont qu’une étape dans ce processus.

Des solutions alternatives ignorées

L’amélioration de la qualité de l’air est un objectif légitime, mais les ZFE ne sont pas la bonne réponse. D’autres pistes, moins punitives et plus inclusives, mériteraient d’être explorées :

Jusqu’à quand ?

Les ZFE ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres de mesures qui prétendent être écologiques mais qui, dans les faits, excluent et divisent. Par exemple, à Paris, une infirmière a dû renoncer à son véhicule professionnel jugé trop vieux et incompatible avec les critères ZFE, l’obligeant à débourser plusieurs milliers d’euros pour un modèle neuf, alors même qu’elle travaillait dans une zone mal desservie par les transports en commun. Leur mise en place reflète une priorité accordée aux solutions de surface plutôt qu’aux changements systémiques.

Si nous ne refusons pas collectivement ces dérives, elles ouvriront la voie à un futur encore plus oppressant, où la liberté individuelle sera sacrifiée au nom d’un contrôle social croissant. Ce type de mécanisme rappelle d’autres périodes de l’histoire où des restrictions progressives, déguisées en mesures protectrices, ont mené à une perte durable de droits fondamentaux. À terme, accepter ces zones aujourd’hui, c’est risquer de normaliser des entraves toujours plus contraignantes demain. C’est d’ailleurs la question essentielle : quand cesserons-nous d’accepter passivement des politiques qui ignorent les besoins des plus fragiles et creusent davantage les inégalités ? Gouverner devrait rimer avec servir, et non contraindre.

Il est urgent de s’opposer à ces zones à fortes exclusions, et de réclamer des solutions équitables, durables et respectueuses des libertés de chacun.

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