Sacrifiée sur l’autel de l’Histoire : l’Ukraine et la fin des illusions occidentales

L’Ukraine d’hier n’est plus qu’un souvenir, engloutie par une tempête géopolitique qui dépasse ses frontières. Ce n’est pas une simple guerre régionale ni une crise que des pourparlers pourraient apaiser. C’est une déflagration qui pulvérise une nation, prise dans l’étau des ambitions impériales, des récits antagonistes et des luttes pour les ressources. Lors du récent sommet des BRICS à Kazan, des leaders comme Xi Jinping ont pressé la Russie d’éviter l’escalade, révélant des fissures même parmi ses alliés. Ce revers pour Poutine montre que le conflit ukrainien est un miroir des tensions mondiales, où les intérêts priment sur les idéaux.

D’un côté, un peuple suffoque sous les décombres, avec 25 % du territoire ukrainien contaminé par des mines, selon un rapport des Nations Unies. De l’autre, des capitales – Bruxelles, Moscou, Washington – jouent un jeu cynique, pesant pertes et profits. L’humanité n’est qu’un pion, la morale un levier de propagande. Les attaques russes ont détruit plus de 300 infrastructures portuaires et 23 navires civils, amplifiant la tragédie.

Les illusions s’effritent : la Russie n’est pas au bord du gouffre, contrairement aux espoirs occidentaux. L’Ukraine ne ressuscitera pas à coups de missiles et de slogans viraux. Un monde ancien s’écroule, et dans ses ruines émerge un nouvel ordre – brutal, calculateur, inexorable. Poutine joue ses pions avec une patience d’horloger, tandis que Zelensky, héros tragique, s’époumone dans une maison en flammes. L’Occident observe, partagé entre indifférence et impuissance. Poutine, cherchant à élargir le jeu diplomatique, a même proposé d’inclure la Corée du Nord et les BRICS dans des pourparlers de cessez-le-feu, signe d’une tentative de redéfinir les règles.

Les BRICS et l’axe oriental : la revanche des oubliés

Pendant que l’Occident focalise ses projecteurs sur l’Ukraine, un autre monde s’organise dans l’ombre. Les BRICS, autrefois un assemblage hétéroclite, s’imposent comme une force alternative à l’hégémonie occidentale. Avec l’arrivée de nouveaux membres comme l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Iran et les Émirats arabes unis, ils ambitionnent de coordonner leurs politiques économiques et de défier la domination du dollar. Des pays comme la Thaïlande envisagent de rejoindre ce bloc, signe d’une dynamique d’expansion.

L’Ukraine, pour les BRICS, est un révélateur des hypocrisies occidentales. Pourquoi les larmes versées pour Kyiv éclipsent-elles celles pour Gaza, Alep ou Sanaa ? Pourquoi les victimes ukrainiennes monopolisent-elles l’empathie mondiale, tandis que les drames irakiens ou congolais passent sous silence ? Ce double standard attise la défiance et fracture le consensus mondial. L’Afrique du Sud, par exemple, jongle entre sa participation à des exercices militaires avec la Chine et la Russie et ses obligations envers la Cour pénale internationale, illustrant les tensions internes des BRICS.

La Chine et la Russie, moteurs de ce basculement, opèrent avec une discrétion calculée. Elles sécurisent les ressources stratégiques – pétrole, gaz, cobalt, lithium – et tissent des réseaux d’influence. Derrière les postures morales de l’Occident, la vérité est crue : les guerres se mènent pour les richesses, pas pour les peuples. L’Ukraine n’est qu’un théâtre parmi d’autres. Demain, Taïwan, l’Arctique ou l’Afrique pourraient prendre la relève. Les BRICS, en prônant le commerce en devises locales et une monnaie commune potentielle, défient l’ordre financier mondial.

Les États-Unis en repli : le monde livré à lui-même

Les États-Unis, jadis architectes d’un ordre mondial – imparfait mais structurant – se retirent peu à peu. Ce n’est pas une question de leadership politique, mais une stratégie assumée : le fardeau du “leadership” mondial est trop lourd. Washington se replie sur ses priorités nationales, comme en témoigne sa position selon laquelle les troupes nord-coréennes en Ukraine seraient des cibles légitimes, sans pour autant s’engager directement. Ce désengagement laisse l’Europe et le Moyen-Orient face à leurs propres tempêtes.

L’Europe, orpheline de son protecteur, vacille, exposée à ses faiblesses stratégiques et morales. Le Moyen-Orient, abandonné à ses démons, s’enflamme à nouveau. Le djihadisme, hydre mal contenue née des manipulations de la Guerre froide, ressurgit sous des formes insaisissables. Le Liban, fragile rempart, risque de s’effondrer sous la pression. Pendant ce temps, la France somnole, bercée par des illusions de grandeur, tandis que les germes d’un conflit global, enracinés dans les cendres de 1945, croissent inexorablement.

L’heure des choix : souveraineté ou disparition

Le monde se recompose à une vitesse fulgurante. Les survivants seront ceux qui auront su anticiper, forger des alliances et affirmer leur souveraineté – politique, économique, culturelle. La France, engluée dans un confort illusoire, est à la traîne. Elle doit se réinventer, bâtir un projet audacieux pour redevenir actrice de son destin. Sans cela, elle risque de n’être qu’un spectateur dans un monde qui la dépasse.

Il est temps d’abandonner les faux-semblants, de trancher là où l’on se contente de panser. Ce qui vient n’est pas une crise passagère, mais une refonte profonde, un basculement d’ère. Chacun devra choisir : bâtir ou s’effondrer, agir ou subir. Le réveil sera brutal et nul n’en sortira indemne.

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