Église Saint-Martin, Bessins
Un petit peu d’histoire…
Au XI° siècle, on parle de Baisin, village dans la paroisse de de Saint Martin de Baissino
Au XII° siècle, on parle de la chapelle de Baisino.
Au XV° siècle, on parle de la paroisse de Boyssins .
Au départ, l’église Saint Martin de Bessins appartenait à l’abbaye Saint Barnard de Romans, puis elle passa à l’église de Vienne.
La Révolution Française a mis fin au diocèse de Vienne et depuis le concordat de Napoléon I, nous faisons partie du diocèse de Grenoble, devenu depuis quelques années, diocèse de Grenoble-Vienne.
Quel était l’état de l’église de Bessins après la Révolution
On n’en connaît pas bien les raisons, mais au niveau administratif diocésain, l’église de Bessins était une église vicariale qui dépendait de Saint-Appolinard.
Quand on lit les documents d’époque, les habitants de Bessins demandèrent l’érection de leur église en église paroissiale, vu les dangers des chemins pour aller à Saint-Appolinard, entre autres choses…
Après accord du conseil de fabrique, l’évêque de Grenoble, Monseigneur Philibert de Bruillard érigea Bessins en paroisse le 1 mai 1847.
Mais vu le très mauvais état de l’église, il fallait la reconstruire. Alexandre Pellerin et le conseil municipal se rendent compte de :
- l’état de délabrement alarmant de l’église,
- le clocher tombe en ruines,
- les murs sont lézardés et pleins de fissures, etc…
Ils se mettent donc au travail.
L’église actuelle
Quelques remarques d’abord :
- L’architecte fut Alfred Berruyer (originaire de Roybon) à qui on doit de nombreuses églises dans le diocèse.
- Dans l’ancienne église, l’entrée se faisait à l’ouest et la chœur avec l’autel était à l’est, comme cela était habituellement. Ici, pour des raisons de commodités de circulation dans le village, on a changé l’orientation : chœur et autel sont à l’ouest et l’entrée à l’est.
- Pour sa construction, les habitants de Bessins, comme cela se faisait autrefois, ont participé, par corvées volontaires, à la démolition de l’ancienne église (en gardant des matériaux pour la nouvelle) et à la construction de la future église. Il fallait donc qu’ils en eussent du courage et une grande foi pour se lancer dans pareille aventure. Bravo à nos ancêtres !
C’est ce que je lis dans le devis de l’église de Bssins, devis du 10 mai 1850 et modifié le 30 septembre 1853 et à l’article 7 du cahier des charges.
Et la description de l’église :
- l’église a la forme générale d’une croix latine,
- la nef mesure 15 mètres de longueur intérieure et 6,30 de large,
- le sanctuaire (ou choeur) a 8,65 sur 5,50,
- chaque chapelle a 5,10 sur 2,50,
- le clocher a 24,80
- et la dépense est évaluée à 10227 francs et 26 centimes, déduction faite de la valeur des matériaux à provenir des démolitions.
Elle sera une église romaine et non néo-gothique comme il y en a de nombreuses dans le diocèse.
En suivant l’organisation de ce choeur, nous réfléchissons à cette montée vers l’éternité.
Dans la nef, au sommet de chaque vitrail, sont représentés les symboles des quatre évangélistes :
- l’ange pour Mathieu,
- le lion pour Marc,
- le bœuf pour Luc,
- l’aigle pour Jean.
Au fond de l’église, au milieu, c’est le vitrail de Saint Martin, patron de la paroisse.
Dans les deux chapelles, j’attirerai votre attention sur le sommet des vitraux : d’un côté, il y a un coeur transpercé, et de l’autre un cœur couronné d’épines.
Le Sacré Coeur avait une grande place dans la foi au XIX° siècle, même si son culte existait déjà.
C’est en 1856 que la pape décida de la fête du Sacré Cœur dans l’église universelle.
Et c’est au XIX° siècle que naquirent une vingtaine de congrégations religieuses sous le vocable du Sacré Cœur : Pères ou Frères ou Sœurs du Sacré Cœur.
L’église a conservé les tableaux des confréries :
- confrérie du Rosaire en place depuis 1872,
- confrérie des enfants de Marie en 1889…
Ces confréries portent des noms d’habitants inscrits dans ces confréries…
Le lustre de l’allée centrale date de 1878. Comme l’autre lustre, des candélabres qui ont embelli l’église en plusieurs étapes, des bannières… ont été offertes par les habitants de Bessins. Ils ont été généreux, même si le curé en 1872 écrit : “…les travaux ont occasionné des frais payés en partie par l’évêché de Grenoble, en partie par les Pères Chartreux, en partie par le curé de Bessins. La paroisse n’a rien donné, sauf le père Argoud qui a fourni deux petites planches de peuplier pour aider à faire le banc du chantre”.
Et au dessus de la porte d’entrée de l’église, à l’extérieur, les lettres grecques ALPHA et OMEGA, première et dernière lettres de l’alphabet, symbole du Christ, commencement et fin, vivant pour toujours.
Et Saint Martin :
Il est né en 316, en Hongrie. Son père était en garnison avec l’armée romaine et le garde de tribun (général). Il revient en Italie : premiers contacts avec les chrétiens. Il veut se faire baptiser, mais son père refuse, puis le fait s’engager dans l’armée romaine où Martin restera une vingtaine d’années. Il est envoyé en Gaule et c’est à Amiens, pendant cette période, qu’il y a le fameux épisode du manteau coupé en deux et dont il donne une moitié à un pauvre.
Sa mère se convertit.
Il rejoint Saint Hilaire de Poitiers. Il est ermite et moine avec une communauté autour de lui, à Ligugé, près de Poitiers.
Par la suite, les habitants de Tours l’appellent à la mort de leur évêque et le forcent à être leur évêque.
À Tours, il évangélise les campagnes environnantes : c’est le fondateur de missions en monde rural. Il va souvent au monastère de Marmoutier.
Il meut en 397.
Martin est le nom le plus porté en France. 3700 églises sont sous le vocable de Saint Martin.
Conclusion
Maison de Dieu, tout est ordonné autour du mystère de la mort et de la résurrection du Christ.
Maison des hommes et faite par les hommes, pour l’assemblée, et lieu de halte pour la rencontre et le dialogue avec Dieu.
Merci de vous y être arrêtés.
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