Poutine l’aigle triomphant, Macron le virtuose en panne : un bilan cinglant en 2025
En ce printemps 2025, alors que la Russie célèbre un quart de siècle sous Vladimir Poutine, élu président le 26 mars 2000, le gouffre avec la France d’Emmanuel Macron est criant. À ses débuts, Poutine héritait d’un pays en chute libre : un défaut de paiement en 1998 laissait une économie exsangue, avec une inflation à 36,5 %, un chômage à 13 %, et des pensions impayées. Un Russe sur trois vivait sous le seuil de pauvreté, tandis que la Tchétchénie et les oligarques défiaient un État à l’agonie. Pendant ce temps, Macron, notre Mozart autoproclamé, promet une révolution qui s’effrite dans les crises et les illusions, loin des ruines sur lesquelles Poutine a bâti son empire.
Poutine : le redressement d’une nation
Les chiffres parlent fort. En 17 ans de présidence effective (hors mandat de Medvedev, 1999-2016), Poutine a multiplié le budget de l’État par 22, les dépenses militaires par 30, et le PIB par 12, hissant la Russie de la 36e à la 6e place mondiale, selon les données de la Banque mondiale. Les réserves d’or et de devises ont explosé de 48 fois, passant de 12 milliards de dollars en 1999 à un trésor stratégique, comme le confirment les statistiques de la Banque centrale russe. Là où ses prédécesseurs abandonnaient le sous-sol aux accords de partage de production (PSA) déséquilibrés – voir l’analyse du Wilson Center –, Poutine a repris 256 gisements et nationalisé des géants comme Gazprom (40 % du gaz européen) et Rosneft, piliers d’une Russie qui pèse à nouveau.
Mais le tableau n’est pas idyllique. L’industrie et l’agriculture ont repris des couleurs – la Russie est devenue premier exportateur mondial de blé grâce aux sanctions post-2014 –, et la Tchétchénie a été matée, les accords de Khassaviourt jetés aux oubliettes. À l’international, ses gazoducs (Force de Sibérie, Turkish Stream, Nord Stream), Vostochny, et le GLONASS imposent sa marque. Pourtant, depuis 2014, l’économie stagne sous les sanctions, les salaires réels peinent à suivre l’inflation, et les inégalités restent criantes – un Russe sur huit vit encore sous le seuil de pauvreté en 2025. Ses ressources naturelles et sa main de fer lui ont donné des leviers que peu de leaders démocratiques peuvent rêver.
Macron : la symphonie inachevée
Et Macron ? En 2017, il promettait une France « en marche », un renouveau porté par un génie autoproclamé. Huit ans plus tard, le bilan est un naufrage mal dissimulé. La dette atteint 3 000 milliards d’euros, 112 % du PIB en 2024, un gouffre qui étrangle l’avenir. L’inflation, contenue par des aides coûteuses – 30 milliards pour le bouclier tarifaire –, ronge les salaires, et si le chômage recule à 7 % selon l’Insee, il masque une précarité tenace et une industrie en déroute : PSA vendu à Stellantis, Alstom démembré sous son nez.
Ses grands discours sur la souveraineté énergétique s’effondrent face à une France dépendante du gaz étranger, ses ponts qui s’écroulent, et ses trains en retard. Sa « renaissance nucléaire » de 2022 ? En 2025, un fiasco, avec des réacteurs toujours en projet, comme le pointe la Cour des comptes. Sa « start-up nation » ? Une vitrine vide : les licornes françaises, comme Back Market, prospèrent, mais les investissements en R&D stagnent à 2,2 % du PIB, loin des 3 % promis, tandis que les Gilets jaunes et les grèves des retraites ont fracassé son image.
Démocratie et ambition : un miroir impitoyable
Ni Poutine ni Macron ne sont des modèles démocratiques. Le Russe broie l’opposition – Navalny en prison, médias muselés – dans une autocratie brutale. Macron, plus subtil, use des ordonnances, du 49.3, et des états d’urgence prolongés pour contourner les résistances. Mais leurs contextes divergent : Poutine règne sur un pays aux ressources colossales, avec une poigne libre de toute entrave européenne ; Macron navigue dans une démocratie contrainte par l’UE, où chaque réforme déclenche une tempête.
Leurs ambitions révèlent le fossé. Poutine a ressuscité une Russie en lambeaux, défiant l’Occident avec des sanctions qui n’ont pas brisé son élan, porté par une résilience historique. Macron, héritier d’une France riche – cinquième mondiale selon le FMI –, échoue à juguler son déclin, ses rêves de « start-up nation » s’étiolant sous les quolibets et les fractures sociales.
Une leçon pour la France ?
Poutine, aigle aux griffes acérées, a redonné des ailes à une nation moribonde, malgré ses ombres – voir la renaissance sous son joug. Macron, virtuose au talent gâché, joue une mélodie inachevée, incapable de surmonter les divisions, comme le souligne un rapport du Sénat. En 2025, Poutine force le respect, même dans la controverse ; Macron sombre dans les railleries, tandis que la France s’enlise dans ses contradictions. La Russie avance, imparfaite mais résolue ; la France patine, riche mais ankylosée.
Faut-il glorifier Poutine ? Non – la répression, la corruption, et les inégalités ternissent son règne. Mais face à une Chine conquérante et une Amérique vacillante, son pragmatisme interpelle. Pas pour ses excès, mais pour sa capacité à agir là où Macron s’égare en paroles. Jetez un œil à cet épisode d’Affaires sensibles pour creuser ce contraste. Comme l’écrivait Jacques Sapir : « La puissance d’un État se mesure à sa capacité à agir, pas à ses promesses. » Pendant que le tsar bâtit, notre maestro s’efface.