Internet libre en péril : Google avoue tout
Dans un aveu choc rapporté par Frandroid, Google reconnaît que « l’Internet ouvert est déjà en déclin ». Cet aveu, arraché lors d’une procédure judiciaire aux États-Unis, pulvérise le discours de façade de l’entreprise, autoproclamée championne du web libre. Une surprise ? Pas pour ceux qui scrutent les dérives du numérique, comme je l’ai fait dans mes billets sur la directive RED et les smartphones verrouillés ou la dictature numérique d’Apple, Google et Meta. L’Internet que nous chérissions est en train de devenir un archipel fermé, et les coupables avancent à visage découvert.
Le déclin de l’Internet ouvert : un idéal brisé
L’Internet ouvert était un espace décentralisé où les créateurs publiaient sans barrières, les utilisateurs exploraient librement, et les moteurs de recherche jouaient les guides neutres. Cet idéal s’effondre. Frandroid rapporte que Google reconnaît l’impact des réponses directes de ses outils et de l’IA générative (ChatGPT, Gemini, Perplexity), qui tuent les clics vers les sites externes. Une étude de Pew Research Center confirme cette chute du trafic organique, vitale pour les éditeurs.
Certes, ces résumés IA séduisent par leur rapidité. Mais ce confort est un piège : il asphyxie les créateurs en leur volant audience et revenus, tout en enfermant les utilisateurs dans des enclos digitaux. TikTok, Meta et consorts amplifient cette dérive, retenant les utilisateurs dans leurs écosystèmes fermés. L’Internet n’est plus un réseau vivant : c’est une mosaïque de silos, fragmentée et contrôlée par une poignée de géants.
Google, maître de la duplicité : une trahison assumée
Google joue un jeu cynique. Dans un document judiciaire, l’entreprise admet que « l’Internet ouvert décline rapidement », plaidant pour protéger son empire publicitaire face à des accusations de monopole. Mais en public, Google ment effrontément, affirmant que le volume de clics reste stable et que « le web prospère ». Ce double discours est une insulte. C’est une manipulation orchestrée pour camoufler une vérité que Google connaît trop bien : il est l’un des architectes de cet archipel fermé.
J’avais déjà dénoncé ces pratiques. Dans mon billet sur la directive RED, je montrais comment Google et Apple verrouillent les smartphones, privant les utilisateurs de liberté sous prétexte de sécurité. Dans mon texte sur la dictature numérique, j’exposais leurs « jardins clos », ces prisons dorées qui étouffent l’autonomie. L’aveu de Google prolonge cette logique : en privilégiant ses services (YouTube, réponses IA), il étouffe la concurrence et tue l’innovation. Meta et TikTok, avec leurs algorithmes addictifs, participent à cette entreprise de cloisonnement, transformant le web en une mosaïque de fiefs numériques.
Les victimes d’un web enchaîné
Qui paie le prix de cet archipel fermé ?
- Les créateurs de contenu : blogueurs, médias indépendants et éditeurs voient leur visibilité s’effondrer. Sans trafic, pas de revenus. La pluralité des voix est en danger.
- Les utilisateurs : piégés dans des enclos digitaux, nous perdons la magie de la découverte organique. Les informations pré-digérées, biaisées par les géants, émoussent notre esprit critique.
- L’innovation : un Internet cloisonné décourage les nouveaux acteurs. Sans concurrence, le progrès s’arrête, livrant le web aux appétits des titans.
Ensemble, nous assistons à la mise sous tutelle du web, un asservissement orchestré par ceux qui promettaient de le libérer.
Que faire pour briser ces chaînes ?
L’aveu de Google est un cri d’alarme. Il nous somme d’agir :
- Utilisateurs : adoptez des moteurs comme DuckDuckGo, qui protègent votre vie privée. Soutenez directement les créateurs via abonnements ou dons. Refusez de céder vos données sans réfléchir.
- Créateurs : diversifiez vos canaux – newsletters, flux RSS – pour échapper aux griffes des algorithmes.
- Régulateurs : le Digital Markets Act (DMA) n’est qu’un premier pas. L’Europe doit frapper fort :
- Imposer l’interopérabilité obligatoire pour démanteler les enclos digitaux.
- Exiger la neutralité algorithmique pour éliminer les biais propriétaires.
- Mandater des audits indépendants des algorithmes pour une transparence absolue.
- Infliger des amendes massives et systématiques, comme les 325 millions d’euros imposés à Google par la CNIL pour violation du RGPD.
La liberté numérique est un droit, pas un privilège. Laisser Google, Meta et leurs semblables cloisonner le web, c’est leur offrir notre avenir sur un plateau.
Conclusion
L’aveu de Google, révélé par Frandroid, fait écho à mes alertes sur les verrous numériques et les monopoles. C’est un appel à la révolte. L’Internet ouvert ne mourra pas si nous refusons de le laisser s’éteindre. Utilisateurs, créateurs, régulateurs : brisons les chaînes de cet archipel fermé. Le combat pour un Internet libre est maintenant. Ou jamais.