George Sand
INDIANA

George Sand; "Indiana" / Nouvelle �dition; Paris; Michel L�vy fr.; 1861; nombreuses r��d. Michel L�vy puis Calmann L�vy

TROISIÈME PARTIE

{Perr [240]} XXIII a.

Lettre de madame Delmare � M. de Rami�re. b



« De l'�le Bourbon, 3 juin 18..

» J'avais r�solu de ne plus vous fatiguer de mon souvenir; mais, en arrivant ici, en lisant la lettre que vous me f�tes tenir la veille de mon d�part de Paris, je sens que je vous dois une r�ponse, car, dans la crise d'une horrible douleur, j'avais �t� trop loin ; je m'�tais m�prise sur votre compte, et je vous dois une r�paration, non comme amant, mais comme homme.

» Pardonnez-le-moi, Raymon, dans cet affreux moment de ma vie, je vous pris pour un monstre. Un seul mot, un seul regard de vous ont banni � jamais toute confiance, tout espoir de mon �me. Je sais que je ne puis plus �tre heureuse; mais j'esp�re encore n'�tre pas r�duite � vous m�priser : ce serait pour moi le dernier coup.

» Oui, je vous pris pour un l�che, pour ce qu'il y a {Perr 241} de pire dans le monde, pour un �go�ste. J'eus horreur de vous. J'eus regret que Bourbon ne f�t pas assez loin pour vous fuir, et l'indignation me donna la force de vivre jusqu'� la lie.

» Mais, depuis que j'ai lu votre lettre, je me sens mieux. Je ne vous regrette pas, mais je ne vous hais plus, et je ne veux pas laisser dans votre vie le remords d'avoir d�truit la mienne. Soyez heureux, soyez insouciant; oubliez-moi; je vis encore, et peut-�tre vivrai-je longtemps...

» Au fait, vous n'�tes pas coupable; c'est moi qui fus insens�e. Votre cœur n'�tait pas aride, mais il m'�tait ferm�. Vous ne m'avez pas menti, c'est moi qui me suis tromp�e. Vous n'�tiez ni parjure ni insensible; seulement, vous ne m'aimiez pas.

» Oh! mon Dieu! vous ne m'aimiez pas! Comment donc fallait-il vous aimer?... Mais je ne descendrai pas � me plaindre; je ne vous �cris pas pour empoisonner d'un souvenir maudit le repos de votre vie pr�sente; je ne viens pas non plus implorer votre compassion pour des maux que j'ai la force de porter seule. Connaissant mieux le r�le qui vous convient c, je vient au contraire, vous absoudre et vous pardonner.

» Je ne m'amuserai pas � r�futer votre lettre, ce serait trop facile; je ne r�pondrai pas � vos observations sur mes devoirs. Soyez tranquille, Raymon, je les connais, et je ne vous aimais pas assez peu pour les violer sans r�flexion. Il n'est pas n�cessaire de m'apprendre que le m�pris des hommes e�t �t� le prix de ma faute; je le savais bien. Je n'ignorais pas que la tache serait profonde, ind�l�bile, cuisante; que je serais repouss�e de toutes parts, maudite, couverte de honte d, et que je ne trouverais plus un seul ami pour me plaindre et me {Perr 242} consoler. La seule erreur o� j'�tais tomb�e, c'�tait la confiance que vous m'ouvririez vos bras, et que, l�, vous m'aideriez � oublier le m�pris, la mis�re et l'abandon e. La seule chose que je n'eusse pas pr�vue, c'est que vous refuseriez peut-�tre mon sacrifice apr�s me l'avoir laiss� consommer. Je m'�tais imagin� f que cela ne se pouvait pas. J'allais chez vous avec la pr�vision que vous me repousseriez d'abord par principe et par devoir, mais avec la conviction qu'en apprenant les cons�quences in�vitables de ma d�marche, vous vous croiriez forc� de m'aider � les supporter. Non, en v�rit�, je n'aurais jamais pens� que vous m'abandonneriez seule aux suites d'une si p�rilleuse r�solution, et que vous m'en laisseriez recueillir les fruits amers, au lieu de me recevoir dans votre sein et de me faire un rempart de votre amour.

» Comme je les eusse d�fi�es, alors, ces lointaines rumeurs d'un monde impuissant � me nuire! comme j'aurais brav� la haine, forte de votre affection! comme le remords e�t �t� faible, et comme la passion que vous m'eussiez inspir�e e�t �touff� sa voix! Occup�e de vous seul, je me serais oubli�e; fi�re de votre cœur, je n'aurais pas eu le temps de rougir du mien. Un mot de vous, un regard, un baiser aurait suffi g pour m'absoudre, et le souvenir des hommes et des lois n'e�t pas pu trouver sa place dans une pareille vie. C'est que j'�tais folle h; c'est que, selon votre expression cynique, j'avais appris la vie dans les romans i � l'usage des femmes de chambre, dans ces riantes et pu�riles fictions o� l'on int�resse le cœur j au succ�s de folles entreprises et d'impossibles f�licit�s. C'est k horriblement vrai, Raymon, ce que vous avez dit l�! Ce qui m'�pouvante et me terrasse, c'est que vous avez raison.

» Ce que je n'explique pas aussi bien, c'est que {Perr 243} l'impossibilit� n'ait pas �t� �gale pour nous deux; c'est que, moi, faible femme, j'aie puis� dans l'exaltation de mes sentiments la force de me placer seule dans une situation d'invraisemblance et de roman, et que vous, homme de cœur, vous n'ayez pas trouv� dans votre volont� celle de m'y suivre. Pourtant, vous aviez partag� ces r�ves d'avenir, vous aviez consenti � ces illusions l, vous aviez nourri en moi cet espoir impossible � r�aliser. Depuis longtemps, vous �coutiez m mes projets d'enfant, mes ambitions de pygm�e, avec le sourire sur les l�vres n et la joie dans les yeux, et vos paroles �taient toutes d'amour et de reconnaissance. Vous aussi, vous f�tes aveugle, impr�voyant, fanfaron. Comment se fait-il que la raison ne vous soit revenue qu'� la vue du danger? Moi, je croyais que le danger fascinait les yeux, exaltait la r�solution, enivrait la peur; et voil� que vous avez trembl� au moment de la crise! N'avez-vous donc, vous autres, que le courage physique qui affronte la mort? n'�tes-vous pas capables o de celui de l'esprit qui accepte le malheur? Vous qui expliquez tout si admirablement, expliquez-moi cela, je vous prie.

» C'est peut-�tre que votre r�ve n'�tait pas comme le mien ; c'est que, chez moi, le courage, c'�tait l'amour. Vous vous �tiez imagin� que vous m'aimiez, et vous �tes r�veill� surpris d'une telle erreur, le jour o� je marchai confiante � l'abri de la mienne. Grand Dieu! quelle �trange illusion fut la v�tre, puisque vous ne pr�v�tes pas alors tous les obstacles qui vous frapp�rent au moment d'agir! puisque vous ne m'en avez dit le premier mot que lorsqu'il p, n'�tait plus temps!

» Pourquoi vous ferais-je des reproches � pr�sent? Est-on responsable des mouvements de son cœur? a-t-il d�pendu de vous de m'aimer toujours? Non, sans doute. {Perr 244} Mon tort est q de n'avoir pas su vous plaire plus longtemps et plus r�ellement. J'en cherche la cause et ne la trouve point dans mon cœur mais enfin elle existe apparemment. Peut-�tre vous ai-je trop aim�, peut-�tre ma tendresse fut importune et fatigante. Vous �tiez homme, vous r aimiez l'ind�pendance et le plaisir. Je fus un fardeau pour vous. J'essayai quelquefois d'assujettir votre vie. H�las! ce furent l� des torts bien ch�tifs pour un si cruel abandon!

» Jouissez donc s de cette libert� rachet�e aux d�pens de toute mon existence, je ne la troublerai plus. Pourquoi ne m'aviez-vous pas donn� plus t�t cette le�on? t Le mal e�t �t� moins grand pour moi, et pour vous aussi peut-�tre.

» Soyez heureux, c'est le dernier vœu que formera mon cœur bris�. Ne m'exhortez plus � penser � Dieu; laissez ce soin aux pr�tres, qui ont � �mouvoir le cœur endurci des coupables. Pour moi, j'ai plus de foi que vous; je ne sers pas le m�me Dieu, mais je le sers mieux, et plus purement. Le v�tre, c'est le dieu des hommes, c'est le roi, le fondateur et l'appui de votre race; le mien, c'est le Dieu de l'univers, le cr�ateur, le soutien et l'espoir de toutes les cr�atures. Le v�tre a tout fait pour vous seuls; le mien a fait toutes les esp�ces les unes pour les autres. Vous vous croyez les ma�tres u du monde; je crois que vous n'en �tes que les tyrans v. Vous pensez que Dieu vous prot�ge et vous autorise � usurper l'empire de la terre; moi, je pense qu'il le souffre pour un peu de temps, et qu'un jour viendra o�, comme des grains de sable, son souffle vous dispersera. Non, Raymon, vous ne connaissez pas Dieu; ou plut�t laissez-moi vous dire ce que Ralph vous disait un jour au Lagny : c'est que vous ne croyez � rien. Votre �ducation, et le besoin que vous {Perr 245} avez d'un pouvoir irr�cusable pour l'opposer � la brutale puissance du peuple, vous ont fait adopter sans examen les croyances de vos p�res; mais le sentiment w de l'existence de Dieu n'a point pass� jusqu'� votre cœur, jamais peut-�tre vous ne l'avez pri�. Moi, je n'ai qu'une croyance, et la seule sans doute que vous n'ayez pas : je crois en lui; mais la religion que vous avez invent�e, je la repousse : toute votre morale, tous vos principes, ce sont les int�r�ts de votre soci�t� que vous avez �rig�s en lois et que vous pr�tendez faire �maner de Dieu m�me, comme vos pr�tres ont institu� les rites du culte pour �tablir leur puissance et leur richesse sur les nations. Mais tout cela est mensonge et impi�t�. Moi qui l'invoque, moi qui le comprends, je sais bien qu'il n'y a rien de commun entre lui et vous, et c'est en m'attachant � lui de toute ma force que je m'isole de vous, qui tendez sans cesse � renverser ses ouvrages et � souiller ses dons. Allez, il vous sied mal d'invoquer son nom pour an�antir la r�sistance d'une faible femme, pour �touffer la plainte d'un cœur d�chir�. Dieu ne veut pas qu'on opprime et qu'on �crase les cr�atures de ses mains. S'il daignait descendre jusqu'� intervenir x dans nos ch�tifs int�r�ts, il briserait le fort et rel�verait le faible; il passerait sa grande main sur nos t�tes in�gales et les nivellerait comme les eaux de la mer; il dirait � l'esclave : “ Jette ta cha�ne, et fuis sur les mots o� j'ai mis pour toi des eaux, des fleurs et soleil. ” Il dirait aux rois : “ jetez la pourpre aux mendiants pour leur servir de natte, et allez dormir dans les vall�es o� j'ai �tendu pour vous des tapis de mousse et de bruy�re. ” Il dirait aux puissants : “ Courbez le genou, et portez le fardeau de vos fr�res d�biles; car d�sormais vous aurez besoin d'eux, et je leur donnerai la force et le courage. ” Oui, voil� mes r�ves; ils sont {Perr 246} tous d'une autre vie, d'un autre monde, o� la loi du brutal n'aura point pass� sur la t�te du pacifique, o� du moins la r�sistance et la fuite ne seront pas des crimes, o� l'homme pourra �chapper � l'homme, comme la gazelle �chappe � la panth�re, sans que la cha�ne des lois soit tendue autour de lui pour le forcer � venir se jeter sous les pieds de son ennemi, sans que la voix du pr�jug� s'�l�ve dans sa d�tresse pour insulter � ses souffrances et lui dire : “ Vous serez l�che et vil pour n'avoir pas voulu fl�chir et ramper. ”

» Non, ne me parlez pas de Dieu, vous surtout, Raymon ; n'invoquez pas son nom pour m'envoyer en exil y et me r�duire au silence. En me soumettant, c'est au pouvoir des hommes que je c�de. Si j'�coutais la voix que Dieu a mise au fond de mon cœur, et ce noble instinct d'une nature forte et hardie, qui peut-�tre est la vraie conscience, je fuirais au d�sert, je saurais me passer d'aide, de protection et d'amour; j'irais vivre pour moi seule au fond de nos belles montagnes; j'oublierais les tyrans, les injustes et les ingrats. Mais, h�las! l'homme ne peut se passer de son semblable, et Ralph lui-m�me ne peut pas vivre seul.

» Adieu, Raymon! puissiez-vous vivre heureux sans moi! Je vous pardonne le mal que vous me faites. Parlez quelquefois de moi � votre m�re, la meilleure femme que j'aie connue. Sachez bien qu'il n'y a contre vous ni d�pit ni vengeance dans mon cœur ma douleur est digne de l'amour que j'eus pour vous.

« INDIANA. »

L'infortun�e se vantait. Cette douleur profonde et calme n'�tait que le sentiment de sa propre dignit� {Perr 247} lorsqu'elle s'adressait � Raymon ; mais, seule, elle se livrait en libert� � son imp�tuosit� d�vorante. Parfois, cependant, je ne sais quelles lueurs d'espoir aveugle z venaient briller � ses yeux troubl�s. Peut-�tre ne perdit-elle aa jamais un reste de confiance en l'amour de Raymon, malgr� les cruelles le�ons de l'exp�rience, malgr� les terribles pens�es qui, chaque jour, lui repr�sentaient ab la froideur et la paresse de cet homme ne s'agissait plus pour lui de ses int�r�ts ou de ses plaisirs. Je crois que, si Indiana e�t voulu comprendre la s�che v�rit�, elle n'e�t pas tra�n� jusque-l� un reste de vie �puis�e et fl�trie.

La femme est imb�cile par nature; il semble pour contre-balancer l'�minente sup�riorit� que ses d�licates perceptions lui donnent sur nous, le ciel ait mis � dessein dans son cœur une vanit� aveugle, une idiote cr�dulit�. Il ne s'agit peut-�tre, pour s'emparer de cet �tre si subtil, si souple et si p�n�trant, que de savoir manier la louange et chatouiller l'amour-propre. Parfois les hommes les plus incapables d'un ascendant quelconque sur les autres hommes en exercent un sans bornes sur l'esprit des femmes. La flatterie est le joug qui courbe si bas ces t�tes ac ardentes et l�g�res. Malheur � qui veut porter la franchise dans l'amour! il aura le sort de Ralph.

Voil� ce que je vous r�pondrais si vous me disiez qu'Indiana es un caract�re d'exception, et que la femme ordinaire n'a, dans la r�sistance conjugale, ni cette sto�que froideur ni cette patience d�sesp�rante. Je vous dirais de regarder le revers ad de la m�daille, et de voir la mis�rable faiblesse, l'inepte aveuglement dont elle fait preuve avec Raymon. Je vous demanderais o� vous avez trouv� une femme qui ne f�t pas aussi facile � tromper ae {Perr 248} que facile � l'�tre; qui ne s�t pas refermer dix ans au fond de son cœur le secret d'une risqu�e si l�g�rement af un jour de d�lire, et qui ne redev�nt pas, aux bras d'un homme, aussi pu�rilement faible qu'elle sait �tre invincible et forte aux bras d'un autre.


Variantes

  1. VII {RoDu}{Goss} ♦ XXIII {Perr} et sq.
  2. Dans {RoDu}, la lettre de madame Delmare � M. de Rami�re est pr�c�d�e d'un d�veloppement supprim� dans les �ditions ult�rieures. Le voici : Si vous n'avez eu jusqu'ici, dans cette v�ridique histoire, qu'une œuvre de caprice et d'imagination, vous allez me reprocher de n'avoir pas jeter dans cet aride r�cit un peu de po�sie et de gr�ce; car l'occasion se pr�sente, et pourtant je la n�glige. Je m'abstiens des richesses de mon sujet. J'ai refus� de faire l'autopsie d'une femme noy�e, je me refuse maintenant � vous peindre la mer des Indes et les montagnes bleues de l'Ile-Bourbon, la plus belle mer, la plus belle contr�e du monde sous le ciel le plus pur et le plus beau; c'est que, voyez-vous, je n'ai pas le temps. Il me faudrait plus d'espace que ne m'en laissent les dimensions de ce ch�tif ouvrage pour vous peindre les rives agit�es de Saint-Denis, les flancs sublimes du c�ne immense qui s'�l�ve dans les airs et domine la masse bleue de l'oc�an Indien de sa masse bleue vivement tranch�e sur l'azur du ciel. Il me faudrait tout un livre pour vous d�crire Saint-Paul et ses bigarrures de feuillages, ses terrasses de manguiers, ses rizi�res parfum�es et son d�me de montagnes ray�es d'un vert tendre. J'aime mieux ne rien vous dire de ces lieux enchant�s, que de ne pas vous en dire assez; j'aime mieux ne pas vous y conduire, que de vous faire faire quelques pas pour vous ramener ensuite au souffle lourd et br�lant d'un �t� sans parfums, renferm� dans prison d�vorante de vos villes de pierre. Et puis, la t�che cruelle d'historien du cœur m'interdit les douceurs d'une suave disgression dans le champ magique de ces souvenirs. Attach� sur ma roue, il faut que je tourne avec elle. Le sto�que d�mon de la philosophie m'interdit l'entr�e des savanes enchant�es et me r�m�ne � coups de fouet dans l'orni�re de la civilisation. / Il faut, mis�rable conteur, qu'au lieu d'�garer vos r�veries et les miennes sur cette terre nouvelle o� le repos et l'oubli semblent attendre l'exil�, je vous entretienne du souvenir maudit de la vieille Europe. Il faut que je d�flore cette nature virginale pour y poursuivre l'examen de l'esprit de l'homme, arriv� au dernier degr� de savoir, de douleur et d'obscurit�. Il faut que, par un monstrueux contraste, j'am�ne dans ces lieux enchant�s des cœurs bris�s, tristes d�bris que la soci�t�, trop pleine, rejette comme son �cume et envoie mourir au d�sert. Il faut qu'au lieu de vous d�crire les lacs o� la mouette rieuse baigne ses palmes couleur de rose, et les gorges maritimes o� le paille-en-queue d�ploie ses brins argent�s sur la cime des rocs, au lieu de vous parler de libert�, de soleil et de solitude, je vous ram�ne au triste tableau des mis�res soicales, et que je vous montre les besoins, les d�sirs et les passions humaines aux prises avec les n�cessit�s de la vie l�gale.
  3. qui me convient {RoDu}{Hetz} ♦ qui vous convient {MLevy} et sq. (Pierre Salomon remarque que cette correction n'est pas heureuse et pourrait �tre due � un typographe)
  4. couverte de boue {RoDu}, {Goss} ♦ couverte de honte {Perr} et sq.
  5. et le m�pris, et la mis�re, et l'abandon {RoDu} ♦ le m�pris, la mis�re et l'abandon {Goss} et sq.
  6. imagin�e {RoDu}, {Goss} ♦ imagin� {Perr} et sq.
  7. eussent suffi {RoDu} ♦ aurait suffi {Goss} et sq.
  8. vie : c'est que moi j'�tais une folle {RoDu} ♦ vie. C'est que j'�tais folle {Goss} et sq.
  9. dans des romans {RoDu} ♦ dans les romans {Goss} et sq.
  10. votre cœur {RoDu} ♦ le cœur {Goss} et sq.
  11. f�licit�s; o� l'on place sans cesse des personnages vrais dans des situations fausses, des �mes existantes dans des voies fictives; si bien que l'esprit cr�dule et le cœur ardent se laissent prendre � ces chim�res, et s'appr�tent toutes les d�ceptions de la vie r�elle. C'est {RoDu} ♦ f�licit�s. C'est {Goss} et sq.
  12. ces illusions d�cevantes {RoDu} ♦ ces illusions {Goss} et sq.
  13. vous �cartiez (Pierre Salomon remarque que cette le�on est presque certainement fautive) ♦ vous �coutiez {Goss} et sq.
  14. avec le sourire au front {RoDu} ♦ avec le sourire sur les l�vres {Goss} et sq.
  15. capable {RoDu} ♦ capables {Goss} et sq.
  16. vous m'en avez dit le premier mot quand il {RoDu} ♦ vous ne m'en avez dit le premier mot que lorsqu'il {Goss} et sq.
  17. Le tort est � moi {RoDu} ♦ Mon tort est {Goss} et sq.
  18. homme, par cons�quent vous {RoDu} ♦ homme, vous {Goss} et sq.
  19. Jouissez-en donc {RoDu} ♦ Jouissez donc {Goss} et sq.
  20. Pourquoi ne me donn�tes-vous pas plus t�t la cruelle le�on dont je profite aujourd'hui? {RoDu} ♦ Pourquoi ne m'aviez-vous pas donn� plus t�t cette le�on? {Goss} et sq.
  21. le ma�tre {RoDu} ♦ les ma�tres {Goss} et sq.
  22. le tyran {RoDu} ♦ les tyrans {Goss} et sq.
  23. ce sentiment {RoDu} ♦ le sentiment {Goss} et sq.
  24. S'il daignait faire descendre son intervention {RoDu} ♦ S'il daignait descendre jusqu'� intervenir {Goss} et sq.
  25. � l'exil {RoDu} ♦ en exil {Goss} et sq.
  26. d'espoir aveugle et stupide {RoDu}, {Goss} ♦ d'espoir aveugle {Perr} et sq.
  27. Moi je crois qu'elle ne perdit {RoDu} ♦ Peut-�tre ne perdit-elle {Goss} et sq.
  28. lui ramenaient {RoDu} ♦ lui repr�sentaient {Goss} et sq.
  29. qui courbe ces t�tes {RoDu} ♦ qui courbe si bas ces t�tes {Goss} et sq.
  30. au revers {RoDu} ♦ le revers {Goss} et sq.
  31. habile � tromper {RoDu}{Hetz} (et {MLevy}?) ♦ facile � tromper {CL} (Pierre Salomon remarquait que cette correction est franchement mauvaise mais ne semble pas r�sulter d'une erreur typographique. Il l'a conserv�e. Nous aussi malgr� qu'elle p�se manifestement sur le sens : la sym�trie facile � tromper ⇔ facile � l'�tre pouvait para�tre une redondance et peut-�tre l'auteur de la correction, par inattention, a-t-il cru � une erreur.)
  32. risqu�e l�g�rement {RoDu}{Hetz} (et {MLevy}?) ♦ risqu�e si l�g�rement {CL}

Notes