GEORGE SAND
HISTOIRE DE MA VIE

Calmann-L�vy 1876

{LP T.? ?; CL T.4 [147]; Lub T.2 [171]} CINQUIÈME PARTIE
Vie litt�raire et intime
1832-1850

{Presse 15/6/1855 1; CL T.4 [147]; Lub T.2 [173]} I a

Delatouche passe brusquement de la raillerie � l'enthousiasme. — Valentine para�t. — Impossibilit� de la collaboration projet�e. — La Revue des Deux-Mondes. — Buloz. — Gustave Planche. — Delatouche me boude et rompt avec moi. — R�sum� de nos rapports par la suite. — Maurice entre au coll�ge. — Son chagrin et le mien. — Tristesse et duret� du r�gime des lyc�es. — Une ex�cution � Henri IV. — La tendresse ne raisonne pas. — Maurice fait sa premi�re communion.



Je demeurais encore quai saint-Michel avec ma fille quand Indiana parut*. Dans l'intervalle de la commande � la publication, j'avais �crit Valentine et commenc� L�lia. Valentine parut donc deux ou trois mois apr�s Indiana, et ce livre fut �crit �galement � Nohant, o� j'allais toujours r�guli�rement passer trois mois sur six.

* Je crois que ce fut en mai 1832.

Delatouche grimpa � ma mansarde et trouva le premier exemplaire d'Indiana, que l'�diteur Ernest Dupuy venait de m'envoyer, et sur la couverture duquel j'�tais en train {CL 148} pr�cis�ment d'�crire le nom de Delatouche. Il le prit, le flaira, le retourna, curieux, inquiet, railleur surtout ce jour-l�. J'�tais sur le balcon; je voulus l'y attirer, parler d'autre chose, il n'y eut pas moyen; il voulait lire, il lisait, et � chaque page il s'�criait: « Allons! c'est un pastiche; �cole de Balzac! Pastiche, que me veux-tu? Balzac, que me veux-tu? »

Il vint sur le balcon, le volume � la main, en me critiquant mot par mot, me d�montrant par a plus b que j'avais copi� la mani�re de Balzac, et qu'� cela je n'avais gagn� que de n'�tre ni Balzac ni moi-m�me.

Je n'avais ni cherch� ni �vit� cette imitation de {Lub 174} mani�re, et il ne me semblait pas que le reproche f�t fond�. J'attendis, pour me condamner moi-m�me que mon juge, qui emportait son exemplaire, l'e�t feuillet� en entier. Le lendemain matin, � mon r�veil, je re�us ce billet: « George, je viens faire amende honorable; je suis � vos genoux. Oubliez mes duret�s d'hier au soir, oubliez toutes les duret�s que je vous ai dites depuis six mois. J'ai pass� la nuit � vous lire. Ô mon enfant, que je suis content de vous! »

Je croyais que tout mon succ�s se bornerait � ce billet paternel et ne m'attendais nullement au prompt retour de l'�diteur, qui me demandait Valentine. Les journaux parl�rent tous de M. G. Sand avec �loge, insinuant que la main d'une femme avait d� se glisser �� et l� pour r�v�ler � l'auteur certaines d�licatesses du cœur et de l'esprit, mais d�clarant que le style et les appr�ciations avaient trop de virilit� pour n'�tre pas d'un homme. Ils �taient tous un peu K�ratry.

Cela ne me causa nul ennui, mais fit souffrir Jules Sandeau dans sa modestie. J'ai dit d'avance que ce succ�s le d�termina � reprendre son nom int�gralement et � renoncer � des projets de collaboration que nous avions d�j� jug�s nous-m�mes inex�cutables. La collaboration est tout {CL 149} un art qui ne demande pas seulement, comme on le croit, une confiance mutuelle et de bonnes relations, mais une habilet� particuli�re et une habitude de proc�d�s ad hoc. Or, nous �tions trop inexp�riment�s l'un et l'autre pour nous partager le travail. Quand nous avions essay�, il �tait arriv� que chacun de nous refaisait en entier le travail de l'autre, et que ce remaniement successif faisait de notre ouvrage la broderie de P�n�lope.

Les quatre volumes d'Indiana et Valentine vendus, je me voyais � la t�te de trois mille francs qui me permettaient d'acquitter mon petit arri�r�, d'avoir une servante et de me permettre un peu plus d'aisance. La Revue des Deux-Mondes venait d'�tre achet�e par M. Buloz, qui me demanda des nouvelles. Je fis pour ce recueil M�tella, et je ne sais quoi encore b.

La Revue des Deux-Mondes �tait r�dig�e par l'�lite des �crivains d'alors. Except� deux ou trois peut-�tre, tout ce qui a conserv� un nom comme publiciste, po�te, romancier, historien, philosophe, critique, voyageur, etc., a pass� par les mains de Buloz, homme intelligent qui {Lub 175} ne sait pas s'exprimer, mais qui a une grande finesse sous sa rude �corce. Il est tr�s-facile, trop facile m�me de se moquer de ce Genevois t�tu et brutal. Lui-m�me se laisse taquiner avec bonhomie quand il n'est pas de trop mauvaise humeur; mais ce qui n'est pas facile, c'est de ne pas se laisser persuader et gouverner par lui. Il a tenu dix ans les cordons de ma bourse, et, dans notre vie d'artiste, ces cordons, qui ne se desserrent pour nous donner quelques heures de libert� qu'en �change d'autant d'heures d'esclavage, sont les fils de notre existence m�me. Dans cette longue association d'int�r�ts, j'ai bien envoy� dix mille fois mon Buloz au diable, mais je l'ai tant fait enrager que nous sommes quittes. D'ailleurs, en d�pit de ses exigeances, de ses duret�s et de ses sournoiseries, le despote {CL 150} Buloz a des moments de sinc�rit� et de v�ritable sensibilit�, comme tous les bourrus. Il avait de certaines menues ressemblances avec mon pauvre Deschartres, voil� pourquoi j'ai support� si longtemps ses maussaderies entrem�l�es de mouvements d'amiti� candide. Nous nous sommes brouill�s, nous avons plaid�. J'ai reconquis ma libert� sans dommage r�ciproque, r�sultat auquel nous serions arriv�s sans proc�s, s'il e�t pu d�pouiller son ent�tement. Je l'ai revu peu de temps apr�s, pleurant son fils a�n�, qui venait de mourir dans ses bras.,Sa femme, qui est une personne distingu�e, mademoiselle Blaze, m'avait appel�e aupr�s d'elle dans ce moment de douleur supr�me. Je leur ai tendu les mains sans me souvenir de la guerre r�cente, et je ne m'en suis jamais souvenue depuis. Dans toute amiti�, quelque troubl�e et incompl�te qu'elle ait pu �tre, il y a des liens plus forts et plus durables que nos luttes d'int�r�t mat�riel et nos col�res d'un jour. Nous croyons d�tester des gens que nous aimons toujours quand m�me. Des montagnes de disputes nous s�parent d'eux; un mot suffit parfois pour nous faire franchir ces montagnes. Ce mot de Buloz: « Ah! George, que je suis malheureux! » me fit oublier toutes les questions de chiffres et de proc�dure. Et lui aussi, en d'autres temps, il m'avait vue pleurer, et il ne m'avait pas raill�e. Sollicit�e depuis, maintes fois, d'entrer dans des croisades contre Buloz, j'ai refus� carr�ment, sans m'en vanter � lui, quoique la critique de la Revue des Deux-Mondes continu�t � prononcer que j'avais eu beaucoup de talent {Lub 175} tant que j'avais travaill� � la Revue des Deux-Mondes, mais que depuis ma rupture, h�las!... Na�f Buloz! �a m'est �gal!

Ce qui ne me fut pas indiff�rent, ce fut la subite col�re de Delatouche contre moi. La crise annonc�e par Balzac �clata un beau matin sans aucun motif apparent. Il ha�ssait particuli�rement Gustave Planche, qui m'avait rendu {CL 151} visite en m'apportant un grand article � ma louange, fra�chement ins�r� dans la Revue des Deux-Mondes. Comme je ne travaillais pas encore � cette revue, l'hommage �tait d�sint�ress�, et je ne pouvais que l'accueillir avec gratitude. Est-ce l� ce qui blessa Delatouche? Il n'en fit rien para�tre. Il demeurait alors tout � fait � Aulnay et ne venait pas souvent � Paris. Je ne m'aper�us donc pas tout de suite de sa bouderie et je m'appr�tais � aller le trouver, quand M. de La Rochefoucauld, qu'il m'avait pr�sent� et qui �tait son voisin de campagne, m'apprit qu'il ne parlait plus de moi qu'avec ex�cration, qu'il m'accusait d'�tre enivr�e par la gloire, de sacrifier mes vrais amis, de les d�daigner, de ne vivre qu'avec des gens de lettres, d'avoir m�pris� ses conseils, etc. Comme il n'y avait rien de vrai dans ces reproches, je crus que c'�tait une de ses boutades accoutum�es, et pour le ramener plus d�licatement que par une lettre, je lui d�diai L�lia, qui allait para�tre. Il le prit pour mal, comme nous disons en Berry, et d�clara que c'�tait une vengeance contre lui. Une vengeance de quoi? Je pensai qu'il ne me pardonnait pas de voir Gustave Planche, et je priai celui-ci de faire une d�marche aupr�s de lui pour s'excuser d'un article fort cruel dont il �tait l'auteur, et o� Delatouche avait �t� {Presse 15/6/1855 2} fort mal arrang�. Je crois que c'�tait une r�ponse � de violentes attaques contre le c�nacle des romantiques, dont Planche avait �t� le champion par moments. Quoi qu'il en soit, Gustave Planche, touch� du bien que je lui disais de Delatouche, lui �crivit une lettre fort bonne et m�me respectueuse, comme il convenait � un jeune homme vis-�-vis d'un homme �g�, � laquelle Delatouche, de plus en plus irrit�, ne daigna pas r�pondre. Il continua � d�clamer et � exciter contre moi les personnes avec qui j'�tais li�e. Il vint � bout de m'enlever deux amis sur les cinq ou six dont s'�tait compos�e notre intimit�. L'un d'eux vint plus tard {CL 152} m'en demander pardon. {Lub 177} L'autre, j'ai eu � le d�fendre par la suite contre Delatouche lui-m�me, qui le foulait aux pieds. Mais alors je connaissais mon pauvre Delatouche; je savais ce qu'il fallait admettre et rejeter dans ses indignations, trop violentes et trop am�res pour n'�tre pas � moiti� injustes.

Moins de deux ans apr�s cette fureur contre moi, Delatouche vint en Berry chez sa cousine, madame Duvernet la m�re, et, ramen� � la v�rit� par elle et son fils, mon ami Charles, il eut grande envie de venir me voir. Il ne put s'y d�cider. Il m'adressa des gracieuset�s dans un de ses romans. Il ne se souvenait pas d'avoir dit contre moi des choses trop fortes pour que je pusse me rendre � des avances litt�raires. Ce n'�taient pas des compliments qui devaient fermer la blessure de l'amiti�. Des compliments, je n'y tenais pas; je n'en ai jamais eu besoin. Je n'ai jamais demand� � l'amiti� de me consid�rer comme un grand esprit, mais de me traiter comme un cœur loyal. Je ne me rendis qu'� des avances directes, � une demande de service en 1844. Une telle d�marche est l'amende la plus honorable qui se puisse exiger, et l� je n'h�sitai pas une seconde. Je jetai mes deux bras au cou de mon vieux ami, enfant terrible et tendre, qui, d�s ce moment, mit un v�ritable luxe de cœur � me faire oublier le pass�.

Un autre chagrin plus profond pour moi fut l'entr�e de mon fils au coll�ge. J'avais attendu avec impatience le moment de l'avoir pr�s de moi, et ni lui ni moi ne savions ce que c'est que le coll�ge. Je ne veux pas m�dire de l'�ducation en commun, mais il est des enfants dont le caract�re est antipathique � cette r�gle militaire des lyc�es, � cette brutalit� de la discipline, � cette absence de soins maternels, de po�sie ext�rieure, de recueillement pour l'esprit, de libert� pourp la pens�e. Mon pauvre Maurice �tait n� artiste, il en avait tous les go�ts, il en avait pris avec {CL 153} moi toutes les habitudes, et, sans le savoir encore, il en avait toute l'ind�pendance. Il se faisait presque une f�te d'entrer au coll�ge, et, comme tous les enfants, il voyait un plaisir dans un changement de lieu et d'existence. Je le conduisis donc � Henri IV, gai comme un petit pinson, et contente moi-m�me de le voir si bien dispos�. Sainte-Beuve, ami du proviseur, me promettait qu'il serait l'objet d'une sollicitude particuli�re. {Lub 178} Le censeur �tait un p�re de famille, un homme excellent, qui le re�ut comme un de ses enfants.

Nous f�mes avec lui le tour de l'�tablissement. Ces grandes cours sans arbres, ces clo�tres uniformes d'une froide architecture moderne, ces tristes clameurs de la r�cr�ation, voix discordantes et comme furieuses des enfants prisonniers, ces mornes figures des ma�tres d'�tude, jeunes gens d�class�s qui sont l�, pour la plupart, esclaves de la mis�re, et forc�ment victimes ou tyrans; tout, jusqu'� ce tambour, instrument guerrier, magnifique pour �branler les nerfs des hommes qui vont se battre, mais stupidement brutal pour appeler des enfants au recueillement du travail, me serra le cœur et me causa une sorte d'�pouvante. Je regardais, � la d�rob�e, dans les yeux de Maurice, et je le voyais partag� entre l'�tonnement et quelque chose d'analogue � ce qui se passait en moi. Pourtant il tenait bon, il craignait que son p�re ne se moqu�t de lui; mais quand vint le moment de se s�parer, il m'embrassa, le cœur gros, les yeux pleins de larmes. Le censeur le prit dans ses bras tr�s-paternellement, voyant bien que l'orage allait �clater. Il �clata, en effet, au moment o� je m'en allais vite pour cacher mon malaise. L'enfant s'�chappa des bras qui le caressaient, vint s'attacher � moi, en criant avec des sanglots d�sesp�r�s qu'il ne voulait pas rester l�.

Je crus que j'allais mourir. C'�tait la premi�re fois que je voyais Maurice malheureux, et je voulais le remmener. {CL 154} Mon mari fut plus ferme et eut certes toutes les bonnes raisons de son c�t�. Mais, oblig�e de m'enfuir devant les caresses et les supplications de mon pauvre enfant, poursuivie par ses cris jusqu'au bas de l'escalier, je revins chez moi sanglotant et criant presque autant que lui dans le fiacre qui me ramenait.

J'allai le voir deux jours apr�s. Je le trouvai affubl� de l'affreux habit carr� d'uniforme, lourd et malpropre. Je ne sais si cette coutume subsiste encore de faire porter aux �l�ves qui entrent les vieux habits de ceux qui sortent. C'�tait une v�ritable vilenie de sp�culation, puisque les parents payaient un trousseau d'entr�e. Je r�clamai en vain, remontrant que cela �tait malsain et pouvait communiquer aux enfants des maladies de peau. Une autre coutume barbare consistait dans l'absence de vase de nuit dans les dortoirs avec d�fense de sortir {Lub 179} pour se soulager. D'un autre c�t�, la sp�culation autorisait la vente de m�chantes friandises qui les rendaient malades.

Encore le proviseur �tait-il des plus honn�tes et des plus humains, et le mieux dispos� � combattre des abus qui n'�taient pas de son fait. Il eut un successeur qui se montra fort doux et affable. Mais M. Dutrey c vint ensuite, qui se posa devant moi en homme moral � la mani�re d'un sergent de ville, et qui sut rendre les enfants aussi malheureux que la r�gle le comportait. Partisan farouche de l'autorit� absolue, c'est lui qui autorisa un p�re intelligent � faire battre son fils par son n�gre, devant toute la classe, convoqu�e militairement au spectacle de cette ex�cution dans le go�t cr�ole ou moscovite, et menac�e de punition s�v�re en cas du moindre signe d'improbation. J'ai oubli� le nom du proviseur et celui du p�re de l'enfant, je ne veux pas que mon fils me les rappelle, mais tout ce qui �tait �l�ve � Henri IV � cette �poque pourra certifier le fait.

{CL 155} Ma seconde visite � Maurice se termina comme la premi�re; mes amis m'accus�rent de faiblesse. J'avoue que je ne me sentais ni Romaine ni Spartiate devant le d�sespoir d'un pauvre enfant que l'on condamnait � subir une loi brutale et mercenaire, sans qu'il e�t en rien m�rit� ce cruel ch�timent. On me tra�na, ce jour-l�, au Conservatoire de musique, comptant que Beethoven me ferait du bien. J'avais tant pleur� en revenant du coll�ge, que j'avais litt�ralement les yeux en sang. Cela ne paraissait gu�re raisonnable et ne l'�tait pas du tout. Mais la raison ne pleure jamais, ce n'est pas son affaire, et les entrailles ne raisonnent pas, elles ne nous ont pas �t� donn�es pour cela.

La Symphonie pastorale ne me calma pas du tout. Je me souviendrai toujours de mes efforts pour pleurer tout bas, comme d'une des plus abominables angoisses de ma vie.

Maurice ne se rendit qu'� la crainte d'augmenter un chagrin que je ne pouvais pas lui cacher; mais son parti n'�tait pris qu'� moiti�. Ses jours de sortie amenaient de nouvelles crises. Il arrivait le matin, gai, bruyant, enivr� de sa libert�. Je passais une grande heure � le laver et � le peigner, car la malpropret� qu'il apportait du coll�ge �tait fabuleuse. Il ne tenait pas � se {Lub 180} promener; toute sa joie �tait de rester avec sa sœur et moi dans mes petites chambres, de barbouiller des bonshommes sur du papier, de regarder ou de d�couper des images. Jamais enfant et, plus tard, jamais homme n'a si bien su s'occuper et s'amuser d'un travail s�dentaire. Mais � chaque instant il regardait la pendule, disant: « Je n'ai plus que tant d'heures � passer avec toi. » Sa figure s'allongeait � mesure d que le temps s'�coulait. Quand venait le d�ner, au lieu de manger il commen�ait � pleurer, et quand l'heure de rentrer avait sonn�, le d�luge �tait tel, que souvent j'�tais forc�e {CL 156} d'�crire qu'il �tait malade, et c'�tait la v�rit�. L'enfance ne sait pas lutter contre le chagrin, et celui de Maurice �tait une v�ritable nostalgie.

Quand on le pr�para � sa premi�re communion, qui �tait affaire de r�glement au coll�ge, je vis qu'il acceptait tr�s-na�vement l'enseignement religieux. Je n'aurais voulu pour rien au monde qu'il commen��t sa vie par un acte d'hypocrisie ou d'ath�isme, et si je l'eusse trouv� dispos� � se moquer, comme beaucoup d'autres, je lui aurais dit les motifs s�rieux qui m'apparurent dans mon enfance pour me d�cider � ne pas protester contre une institution dont j'acceptais l'esprit plut�t que la lettre; mais, en reconnaissant qu'il ne discutait rien, je me gardai bien de faire na�tre en lui le moindre doute. La discussion n'�tait pas de son �ge, et son esprit ne devan�ait pas son �ge. Il fit donc sa premi�re communion avec beaucoup d'innocence et de ferveur.

Je venais de passer une des plus tristes ann�es de ma vie, celle de 1833, et il me reste � la r�sumer.


Variantes

  1. Chapitre vingt-neuvi�me {Presse} qui reprend ici ♦ Cinqui�me partie. Chapitre premier {Lecou}, {LP} ♦ Cinqui�me partie. Vie litt�raire et intime. 1832-1850. I {CL}
  2. Je fis pour ce recueil la Marquise, Lavinia, je ne sais quoi encore {Presse}, {Lecou}, {LP} ♦ Je fis pour ce recueil M�tella, je ne sais quoi encore {CL}
  3. M. ..... {Presse} ♦ M. *** {CL} ♦ M. Dutrey {Lub} que nous suivons
  4. {CL} a ici une �tonnante coquille: Sa figure    s'allong� mesure

Notes