Déchetteries SMVIC : le tri qui masque un fichage rampant
Ah, les charmes de l’administration écolo dans notre bien-aimée Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté ! Dès janvier 2026, pour déverser vos encombrants aux déchetteries de Saint-Quentin-sur-Isère, Saint-Sauveur ou Vinay, votre voiture devra passer sous le scanner des caméras de reconnaissance de plaques. Et pour ça, créez votre compte d’ici fin 2025 : justificatif de domicile, carte grise, extrait Kbis pour les pros… La campagne démarre le 1er septembre 2025, en ligne ou papier. Officiellement, c’est pour juguler une invasion d’usagers extérieurs. Mais franchement, qui avale ça sans grimacer ? Plongeons dans ce micmac, étape par étape, avant que nos déchets ne deviennent prétexte à nous pister comme des suspects.

Acte 1 : La promesse officielle, ou le vernis écolo qui brille
Sur le papier, c’est du velours. La communauté argue d’une “forte hausse des tonnages” due aux intrus et pros non locaux, avec des coûts qui grimpent en flèche pour la gestion des déchets. Et ils n’ont pas tort : en France, les déchets ménagers et assimilés (DMA) ont bondi, avec 611 kg collectés par habitant en 2021, soit +5 % par rapport à 2019. Prenez le SMECTOM, une autre interco : +22,5 % de tonnages entrants de 2022 à 2023, suivi de +12,2 % en 2024. À l’échelle nationale, les DMA pesaient 39 millions de tonnes en 2020, pour un coût faramineux de 10,9 milliards d’euros. En Île-de-France, le coût médian par habitant a grimpé de 99 € TTC en 2019 à 106 € en 2021, et globalement +13 % en cinq ans selon l’Observatoire régional. Objectifs annoncés ? Garantir l’accès aux locaux, réduire les files d’attente, améliorer le tri et l’accueil, limiter les tonnages et leurs frais. Rien ne change, qu’ils jurent : pas de facture, pas de quota d’entrées, mêmes consignes. C’est vendu comme un progrès fluide, une optimisation verte pour tous. Mais grattez un peu, et le vernis craque.
Acte 2 : La réalité cachée, ou le fichage sous couvert de tri
J’ai créé mon compte, comme un bon petit soldat, et bingo : les rubriques “historique des passages” et “facturation” sont déjà en place, dormantes pour l’instant. C’est le cheval de Troie parfait pour une monétisation future – chaque dépôt tracé, prêt à être taxé. Et ce traçage repose sur la Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation (LAPI), un outil qui capture des données personnelles sensibles : votre plaque, liée à votre identité via le fichier des immatriculations. Sous le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), ces traitements doivent être licites, fondés sur une base légale comme l’intérêt légitime de la collectivité, et limités dans le temps et la finalité. Une Analyse d’Impact sur la Protection des Données (AIPD) est obligatoire si le risque pour les droits des personnes est élevé – et avec des caméras qui stockent potentiellement des déplacements, on y est. La CNIL, gardienne du temple, n’exige plus de déclaration préalable post-RGPD, mais elle peut contrôler et sanctionner jusqu’à 20 millions d’euros en cas de dérive. Légal ? Oui, si tout est cadré. Mais fragile : un croisement de données non autorisé, une fuite, et c’est la catastrophe. Dans d’autres intercos comme Niort Agglo, les cartes déchetterie impliquent déjà un RGPD strict, avec mairies tenues aux mêmes obligations. Ici, on flirte avec l’abus – pourquoi stocker un historique si ce n’est pour facturer ou profiler un jour ?

Acte 3 : Le risque futur, ou vers une société de contrôle total
Et si ce n’était que le début ? Imaginez : une surtaxe carbone sur vos déchets parce que votre diesel pollue trop, calculée via vos plaques croisées avec vos données fiscales. Ou un accès bloqué pour retard de taxe foncière, ou quota d’avions dépassé – le scoring citoyen à la sauce verte. Le RGPD limite les finalités, mais une fois les données collectées, les tentations de détournement pullulent. En France, les LAPI se généralisent déjà pour le stationnement ou la sécurité, avec la CNIL qui recommande une minimisation stricte des données. Mais dans un monde où les coûts des déchets explosent (+13 % du coût aidé médian par habitant de 2019 à 2023), les intercos pourraient bien élargir le filet. C’est Orwell en mode recyclage : 1984 revisité, où trier devient un acte surveillé, conditionnel. Et si demain, poubelles connectées ou polices écolo étendent ce modèle ? Le Vercors, terre de liberté, risque de muter en zone de flicage banalisé.

Franchement, ça me hérisse. On nous endort avec des chiffres verts et des promesses lisses, mais c’est un pas de plus vers le contrôle total. Inscrivez-vous si vous y tenez, mais hurlez votre méfiance ! Restons vigilants, avant que nos déchets ne nous trahissent. La vraie écologie, c’est la responsabilité libre, pas la surveillance déguisée ! Trier ses déchets, oui. Se faire ficher comme un suspect, non.