Coran européen : l’UE finance-t-elle une relecture idéologique de l’Histoire ?
Un projet financé par l’Union européenne (UE) fait polémique : le « Coran européen ». Révélé par Le Journal du dimanche (JDD) le 13 avril 2025, ce programme de recherche, doté de 9,8 millions d’euros par le Conseil européen de la recherche (ERC), prétend explorer l’influence du Coran sur la culture et la religion en Europe entre le XIIe et le XIXe siècle. Mais derrière cette démarche académique, des questions troublantes se posent : ce projet ne vise-t-il pas, sous couvert de science, à réécrire l’histoire européenne pour lui donner une coloration idéologique incompatible avec ses racines ?
Un projet académique aux connexions qui interrogent
Le député européen Fabrice Leggeri (Rassemblement National, PFE) a interpellé la Commission européenne via une question écrite datée du 13 avril 2025. Il s’indigne : « L’argent des Européens ne doit jamais servir à réécrire notre histoire au profit de l’islamisme ! » Une accusation grave, mais qui trouve un écho dans les révélations du JDD. Le projet « Coran européen », porté par une trentaine de chercheurs issus d’universités espagnoles, italiennes, néerlandaises, hongroises, danoises et françaises, implique des figures comme John Tolan, de Nantes Université. Ce dernier a participé en 2019, 2020 et 2022 à des événements organisés par l’association Musulmans de France, qualifiée par Haoues Seniguer, chercheur au CNRS, de « tête de pont des néo-Frères musulmans en France ». Tolan a également été reçu dans une mosquée nantaise affiliée à cette mouvance. Ces liens, s’ils sont confirmés, pourraient poser question quant à l’impartialité du projet.
Le « Coran européen » se présente comme une étude scientifique visant à « découvrir comment le Coran a influencé la culture et la religion en Europe ». Sur le site officiel du projet, accessible via le site de l’ERC (où des descriptions de projets financés sont disponibles, bien que le lien direct vers ce projet spécifique ne soit pas public dans les données fournies), on lit une ambition plus marquée : « Notre projet repose sur la conviction que le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses de l’Europe. » Cette formulation, qui semble présupposer un résultat plutôt que de l’investiguer, laisse perplexe. Bien que présenté comme un programme académique, certains choix éditoriaux et scientifiques soulèvent des doutes sur son objectivité.
Une dépense publique validée par l’ERC : mais qui est derrière ?
Le Conseil européen de la recherche (ERC), créé par l’UE en 2007, est une institution prestigieuse qui finance des recherches de pointe à travers l’Europe. Doté d’un budget de plus de 16 milliards d’euros pour 2021-2027 dans le cadre du programme Horizon Europe, l’ERC est censé promouvoir l’excellence scientifique. Mais pourquoi consacrer 9,8 millions d’euros à un sujet aussi sensible, alors que des priorités comme la recherche médicale ou la transition énergétique manquent de fonds ? Ce n’est pas la première fois que des financements européens suscitent la controverse. En 2019, 1,8 million d’euros ont été versés à des ONG comme le FEMYSO, une organisation soupçonnée d’être liée aux Frères musulmans. Plus récemment, un rapport de la Cour des comptes européenne du 7 avril 2025 a révélé que 7,4 milliards d’euros alloués à des ONG entre 2021 et 2023 étaient « intraçables ». Dans ce contexte, le financement du « Coran européen » interroge.
Le projet prévoit des expositions (déjà en cours à Tunis et Vienne), des publications et des initiatives pédagogiques destinées à diffuser ses conclusions. Mais si celles-ci reposent sur une vision biaisée de l’histoire, quelles conséquences pour les générations futures ? L’Europe, qui s’est construite sur des héritages variés – dont les influences judéo-chrétiennes et gréco-romaines occupent une place centrale – doit-elle être redéfinie à travers le prisme d’une religion qui, historiquement, a souvent été en tension avec elle ? Cette question mérite d’être posée, sans nier les apports culturels multiples qui ont façonné notre continent.
Un manque de transparence préoccupant
Fabrice Leggeri a demandé des comptes à la Commission : quels critères ont permis de valider ce projet ? La Commission est-elle consciente des liens potentiels entre certains chercheurs et des réseaux islamistes ? Quelles mesures de contrôle sont prévues pour éviter les dérives idéologiques ? Ces questions attendent une réponse d’ici à six semaines. Mais un autre point reste flou : qui sont les responsables ayant approuvé ce financement ? Les noms des décideurs et des membres du comité d’évaluation de l’ERC impliqués dans cette validation ne sont pas publics. Si des connexions avec des réseaux islamistes comme les Frères musulmans sont avérées, des sanctions doivent être envisagées – suspension des financements, enquêtes pour complicité, voire poursuites judiciaires. L’UE ne peut se permettre de tolérer de telles dérives.
Une Europe en quête de sens
Le « Coran européen » n’est pas qu’une question de recherche académique : il touche à l’identité même de l’Europe. Ce projet, s’il est mal encadré, risque de devenir un outil de révisionnisme, au détriment d’une histoire européenne riche et complexe. Il ne s’agit pas de nier les interactions historiques entre l’islam et l’Europe – elles existent et méritent d’être étudiées avec rigueur. Mais lorsque des fonds publics servent à financer des initiatives aux relents potentiellement idéologiques, soutenues par des chercheurs ayant des liens qui, s’ils sont confirmés, soulèveraient une question, il y a de quoi s’inquiéter.
Nous, Européens, devons exiger plus de transparence et de responsabilité de la part de l’UE. Nos impôts ne doivent pas servir à des projets qui, sous couvert de science, risquent de distordre notre passé. L’Europe doit rester fidèle à ce qu’elle est : un espace de diversité, oui, mais aussi un espace ancré dans une histoire et des valeurs qui ne peuvent être effacées au profit d’une vision orientée. Alors, disons-le clairement : ce projet, dans sa forme actuelle, est une erreur. Il est temps d’y mettre un terme.
Note de l’auteur : Cet article reflète un point de vue personnel, basé sur les révélations du JDD et les interrogations légitimes de Fabrice Leggeri. Je reconnais que tout programme académique n’est pas nécessairement politique, mais les connexions potentielles révélées ici justifient une vigilance accrue. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les détails des projets financés par l’ERC ici.
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